L'aire
d'arrivée est une espèce de fourmilière, le fouillis total, les
arrivées se succèdent, le photographe est là, les speakers, les
bénévoles chargés de remettre la médaille, ceux qui s'occupent de
donner le tee shirt finisher, les mecs arrivés avant, ceux qui
arrivent après, le bruit, le son, le gros son, et plein de gens du
staff et d'autres encore qui sont là et semblent ne pas faire grand
chose mais qui s'agitent quand même dans tous les sens, les
spectateurs derrière les grilles ….tout ça sur quelques m² de
tapis bleu. Je marche deux pas, puis appui mes mains sur mes genoux,
me penchant en avant, le temps pour un bénévole de me glisser la
médaille autour du coup, une petite fille se glisse sur le coté
comme pour beeper la puce (?) en disant « bravo Monsieur »,
je trouve ça touchant. Je me redresse, deux pas plus loin, on me
demande la taille de mon tee shirt.... » taille d’allumette »
je réponds, le mec en face semble ne pas saisir...ok, « du M
ça devrait faire l'affaire ».
Je
reste là quelques seconde puis me dirige vers la plate forme de
Stéphane Garcia, j'avais envie de lui taper la pogne en passant
l'arche mais il était en retrait sous la tente, à gauche, je lui
donne une tape dans le dos « hé, salut, je m'étais promis de
te taper dans la main sur la ligne, merci pour ton travail »,
il a l'air un peu étonné mais ravis, sympa Stéphane !
Un
petit tour sur moi même, je m'écarte un peu, avant de m'appuyer sur
la grille, courbé en avant, un trop plein d'émotion m'envahit, je
suis obligé de lâcher quelques larmes, dans une espèce de
convulsion de sanglots, mélange de fatigue, de joie, de je ne sais
quoi.....ça dure quelques seconde, et puis ça repart comme c'est
arrivé. Je me redresse, je me délecte encore quelques secondes de
cette aire d'arrivée avant de me diriger vers le parc.
Humm,
à gauche, l'aire du ravito d'après course, boah, j'ai la dalle, j'y
vais. Là on me propose des frites, un sandwich jambon emmental
et......une bière. Je demande en blaguant si c'est bien sans alcool,
le gars semble étonné.....heu....non, je lui demande alors
« combien de degrés »... « chais pas moi, 4
ou 5 » me répond-il. « OK, alors on part sur une
bière ». Soyons fous, mais puisque j'ai l'impression d'aller
plutôt pas mal, je me dis qu'avec les frites et le sandwich ça
devrait le faire.
Une
bière dans la main droite, l'assiette dans la main gauche, médaille
autour du coup et tee shirt sous le bras, je me pose le derrière sur
le bord d'un transat.....hyper bas et l'effort à faire pour amortir
la chute me fait sentir mes cuisses assez fort.....mais ça le fait.
Je prend le temps de manger avec une vraie délectation et la bière
glacée.....juste parfait !
Une
dizaine de minutes passent comme ça et je me dis qu'il faut que je
bouge avant d'avoir froid. Pendant que je mangeait, deux mecs autour
de moi qui pensaient aller bien se sont retrouvés à grelotter dans
tous les sens et, remarqués par des médecins en poste autour ont
été invités à les suivre sous la tente secours jouxtant l'espace
« détente » ou je me trouve. Baisse de tension,
hypoglycémie, déshydratation....sont monnaie courante à la sortie
de courses de cette envergure (voir mon résumé de 2013).
Je
me lève donc, assez péniblement, ça tire pas mal dans les cannes,
mais globalement ça va. Je remercie une fois de plus les bénévoles
et prend la direction du parc pour retrouver mes affaires et plier.
Je
me sens incroyablement bien. A la fois soulagé, heureux, fier,
léger, invulnérable (?!).....vivant !
Derrière
les grilles, Ursula, Gernot, Caroline, Muriel, Léna sont là. Je les
aperçoit de loin alors que j'arrive avec une démarche pas ce qu'il
y a de plus détendue. Ça fait hyper plaisir de les voir. On se
donne rendez vous à la sortie du parc dans 10/15 minutes.
Je
retrouve aussi ma chaise, mon vélo, ma caisse et mes affaires.....la
panoplie de l'Embrunman....comme celle de Bat-man qu'on aurait pu
vouloir que ses parents commandent pour le Noël de ses 6 ans. J'en
ai 43, bon. La panoplie un peu plus chère.
Je
ressort de mes grands sacs poubelle mes affaires laissées au sec ce
matin et m'habille. Le reste des affaires rapidement mises dans mon
sac à dos. La combi laissée derrière la chaise remise à
l'endroit, pliée méthodiquement dans son sac de transport. Je plie
la caisse. Le sac sur le dos, j'attrape mon vélo, de la même
manière que.....près de 12h00 plus tôt, après la natation. Caisse
sur le guidon, je regarde ma chaise une dernière fois. L'étiquette
1017 c'est décollée est traîne par terre, fin d'une journée de
fête, un moment de mélancolie.
A
la sortie du parc, on se retrouve donc toute la petite équipe, on
décide d'aller manger une pizza sur le resto. Juste à coté. C'est
l'usine à gaz, les mecs sont complètement débordés...en oublient
du coup ma pizza, pas grave, on partagera des pizzas bizarres, toutes
sucrées au miel, mais c’est bon quand même, j'ai vraiment faim.
Harald
et Bärbel qui avaient suivi la course sur le live du site
internet depuis l'Allemagne m'appellent pour me féliciter, ça fait
chaud au cœur ! Des SMS des amis, de la famille, des messages
et des commentaires Face Book viendront compléter le tableau du
livre de bord des « heureux suporters » du Nico. Au
passage de les remercier, j'ai essayé d'avoir des pensée pour eux à
certains moment de la course, ça me donnait du courage dans les
moments durs. Une pensée spéciale pour Michel, il se reconnaîtra, à
qui je n'ai pas donné de nouvelles depuis bien longtemps et à qui
je dédie ce compte rendu.
Repas
terminé, on remonte au camping à pied. Les voisins de camping
applaudissent quand ils me voient, ça fait toujours plaisir. Le
lendemain, un autre voisin vient prendre des nouvelles de ma
course....la quarantaine, hyper-actif, il va se mettre au triathlon.
On
repars après demain pour une petite virée à travers l'Italie,
l'Autriche, l’Allemagne...avant de retourner à Montpellier.
Il
faut encore se doucher, trier les affaires....pff, demain, il fera
jour !
La nuit, est Ok, à part les guibolles qui semblent vouloir continuer à
courir, du coup, un peu de mal à m'endormir. Le lendemain matin,
beau temps, super agréable. Si je sens mes mollets un peu courbaturés, rien de dramatique et je me sens plutôt en forme. Après avoir fini de trier, laver, ranger, on partira faire une balade en vélo avec Ursula, pique nique au bord de la Durance et petit tour du coté de Barathier, j'en profite pour me faire une séance "cryo" dans la l'eau bleutée de la rivière .
Le soir, un repas
royal au restaurant «Le mot de la faim »
(http://www.restaurantlemotdelafaim.fr/)
que je recommande à tous (réserver 12h00 avant) on aura même
l'occasion de goûter la « Pizzamora », la pizza que
Marcel Zamora commande les veilles de course, c'est là qu'il
vient manger les 14 Août depuis plusieurs années......et pour le
dessert, la Pizza myrtilles....j'en parle même pas.
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