samedi 8 juillet 2017

StonebrixiamanXtri 2017: Natation

Crédit photo: Andrea Gambarini





Crédit photo: Andrea Gambarini
Crédit photo: Daniele Pezzoni
Le banc de pingouins que nous sommes se jette à l'eau de façon désordonnée. Placé dans le premier rang, cela m'évitera de sauter sur d'autres mecs mais surtout de m'extirper de la masse le plus sûrement possible. Splach ! Que c'est bon!Le bruissement de l'eau, des bulles, de la fraîcheur. L'eau, plus fraîche que l'air, me fait du bien, un mouvement de ciseaux et c'est parti pour 3800m de natation. Ca brasse pas mal à coté et dans les pieds, je monte en intensité pour essayer de me décoller du banc de poissons.....et ça marche plutôt bien car dès les premiers mouvements, à ma grande surprise, je m'aperçois que personne ne suit vraiment ! Je me souvenais que l'année passée je m'étais aussi retrouvé aussi assez rapidement esseulé, mais là je suis vraiment dans les premiers, je pense avoir vu 3 ou 4 bouées jaunes (éclairées par des leds pour la sécurité des nageurs) devant, pas plus.
Crédit photo: Andrea Gambarini
Je commence à nager seul en capant sur le phare en face.....puis essayant de chopper les pieds d'un type un peu plus à droite, à environ 5m de moi, j'oblique direct et fais l'effort en pensant pouvoir me caler derrière et regagner une zone de confort, je fais l'effort, encore, encore, je vois bien quelques bulles de ci de là mais de manière très furtive, et les perds très vite. Je ne suis pas dans la traînée, il fait si noir que je distingue à peine le bout de mon bras (!) et je n'arrive en fait pas vraiment à savoir si je suis dans l'axe du gars ou pas sans relever la tête en crawl polo, et ça coûte en énergie....j'abandonne alors après peut être deux minutes l'espoir de pouvoir   coller ce mec, la course se fera donc seul !

Crédit photo: Andrea Gambarini
Je reviens à une allure qui est plus la mienne, ni trop vite, ni trop lent, sans être au taquet, je garde une bonne fréquence mais surtout je soigne mes mouvements et ma position dans l'eau, essayant de garder le niveau le pus « aérien » possible. Ces moment là sont d'une quiétude absolue, tout autour, rien, seul le bruit d'eau de ma nage et celui de ma respiration dans les oreilles, la nuit à perte de vue, avec, là bas en face, notre phare, étoile du berger que je regarde de temps en temps devant, en sortant la tête de l'eau ! Mes mains, devant, se perdent dans un tourbillon de bulles et de noirceur, au dessous, je me demande combien de mètres, centaines de mètres peut être, me séparent du fond. On se sent bien petits dans ces immensités que seule la nature sait nous donner.
Le temps semble s'être arrêté et au fond de moi même, cette petite voix qui me dit « profites de ces instants, ils sont rares et précieux ! »
La montre au poignet est réglée sur une alarme lumineuse et vibratoire au passage de chaque kilomètre, je suis en train de me demander quelle distance j'ai déjà accomplie quand s'allume la montre au poignet....1 kilomètre, toujours personne dans mes pieds ou sur les cotés, je jubile en prenant conscience que je suis peut être dans le top cinq de cette partie natatoire et continue l'effort de soigner ma nage.




Crédit photo: Andrea Gambarini
Comme c'est bon d'être là, je longe maintenant Monte Isola, j'aperçois, de manière alterné, sur chacune de mes respirations à gauche, une personne qui marche dans la rue le long du lac, éclairée par les candélabres de la rue. C'est comme si elle suivait les nageurs de loin, je me demande ce qu'elle ferait sinon entre 4h et 5h du mat. à cet endroit là......sans m'en rendre compte, mes pensées s'évadent et je perds un peu le fil de la course....pas pour longtemps ! Je sursaute littéralement lorsque un mec me passe sur le dos (!!! ???) mais qu'est ce qu'il fout là, on a le lac pour nous tous seuls et il trouve le moyen de me harponner, croisant de gauche à droite sur mon dos, je sors la tête de l'eau en marquant un arrêt pour lui gueuler dessus, il n'en tient pas compte, je repars, il se colle à ma droite, manquant me tarter à chaque mouvement. J'intensifie mon allure, vexé et interrogatif sur sa présence et sa façon de s'y prendre, énervé aussi qu'il m'ait sorti de mon état de béatitude, en totale synergie avec l'eau de ce lac, mon dauphin de Mayole, ma crique secrète du « petit Français » (* Film Le Grand Bleu).

On vient de passer le deuxième kilomètre, l'allure est passée un cran au dessus, mais je sens que je peux maintenir sans pour autant me mettre dans le rouge, j'ai encore quelques cartouches d'avance, alors je maintiens, encore et encore, il reste toujours collé à droite, je choisis de maintenir sans aller au delà, pour ne pas me cramer, et puis on verra bien !

Crédit photo: Giulia Greotti
Après peut être deux cents mètres comme ça, je le vois reculer sensiblement, je donne un petit coup d'accélérateur, paf, il lâche, je maintiens pour qu'il ne prenne pas les pieds, et oblique un poil à gauche, c'est fait, il semblerait qu'il ait vu un peu large, maintenant, il va falloir maintenir si je veux garder ma place sur cette natation, même si c'est totalement anecdotique sur ce type de course, je voulais sortir mieux que 9, ma place de l'année dernière avec une natation très moyenne.
Un coup d'oeil devant, je commence à apercevoir la rive en face, mais surtout, à droite, une pleine lune rousse énorme qui se lève, c'est hyper beau, elle reflète dans l'eau et donne un aspect encore plus irréel à la scène. Encore la petite voix dedans, et même si je suis en course, j'aimerais que ça puisse durer comme ça des lustres, c'est tellement bon !
Le kilomètre 3 vient de passer, se dire qu'on entame le dernier morceau avant de sortir de l'eau est jubilatoire, je pressens ce moment, celui où tu te rapproches de la berge, le public, la lumière, le sol, les gestes à accomplir à ce moment là, se diriger vers le parc à vélo.....ma tête est déjà dehors !
La lumière se rapproche, lentement d'abord, elle qui jusque là semblait reculer, ou presque avancer avec moi, elle se rapproche maintenant de plus en plus sensiblement. Un bateau se retrouve à ma droite, puis un drône au dessus, ça sent la fin là. Le bateau se rapproche, le flash d'un appareil photo se déclenche. 

Je nage avec la tête qui regarde en avant, de plus en plus souvent, bien caper sur la sortie dont la lumière très vive  m'éblouit maintenant totalement, je ne distingue qu'un gros halo blanc, plus rien derrière ni sur les cotés, plus que quelques mètres, je distingue des poteaux d'amarrage bleu et blanc , le fonds, la dalle en béton striée de mise à l'eau de petits bateaux, je touche, je me redresse, un gars du staff est là, son bras solide pour m'aider à me relever, à m'extirper de cette flotte dans laquelle j'étais pourtant si bien......
Crédit photo: Paolo Ferraglio

Crédit photo: Paolo Ferraglio

Z3ROD VANGUARD
Quand tu sors de l'eau 3ième avec ta #ZEROD #VANGUARD  Crédit photo: Paolo Ferraglio



La natation aura duré 57minutes 52secondes pour 4065 mètres nagés (STRAVA), un record pour moi sur cette distance à une allure de 1 min 25 secondes pour 100m ! Ce qui me placera 3 ième de la course.

    Avant la course - Natation - T1 - Vélo - T2 - Course à pied - Après la course - Race info.-

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