mercredi 9 septembre 2015

Embrunman 2015, MARATHON - 4 H 23 Min. 35 Sec

Je pars, dans le bon sens, contrairement à 2013, halluciné par le sentiment de forme que j'ai. C'est toujours la question que je me pose en vélo, comment vais-je me sentir au départ de la T2 ?
Ca part donc sur les chapeaux de roues (toute relativité comprise) encouragé par une foule hyper dense autour du parc. La bonne idée de l'orga. d'avoir inscrit les noms sur le dossard, ça permet à des « Aller Nico » de fuser de toutes parts, c'est couillon, mais c'est hyper motivant !
Je me surprend à courir confortablement et profite à fond de cet état de forme inattendu. Je cours, comme si je partais de la maison pour un entraînement....la séance d'aujourd'hui sera un peu plus longue que d'habitude, c'est ce que je me dis et me rappelle une sortie de 30 Km à pied enchaînée après 148Km de vélo costaud la veille, ces séances clef qui nous renforcent et nous permettent de penser que si ça l'a fait « confort » il y à deux semaine, y'a pas de raisons pour qu'aujourd'hui ça ne paye pas. Le tour du plan d'eau se fait rapidement, Ursula m'a rejoint d'un petit coup de bicyclette, je lui fait part de mon embonpoint, « je fais quoi ?, je suis à 12,5km/h de moyenne, je ralenti ? », elle me répond « arrêtes de parler, cours », ouai, bon, je me dis que je vais essayer de garder le rythme sans me fatiguer sur les parties plates, quitte à ralentir dans le montées pour m'économiser, je prend un plaisir hallucinant à courir dans ces conditions de forme. Tiens, le soleil fait même une apparition. Je passe sous le pont avant d'arriver au ravito d'avant la cote chamois, je passe le ravito. sans m'arrêter, je commence la montée en courant.....mais après quelques dizaines de mètres, je me dis que je ne vais peut être pas trop tirer sur la carcasse et me mets à marcher, d'un pas tonique pour ne pas trop perdre de temps. Dans le virage, je lève la tête, voir si les parents d’Agnès sont là, au même moment, sa mère qui est effectivement sur le balcon me reconnaît, c'est vraiment marrant comme circonstance, elle me jette un « hé, c'est Nicolas, comment tu vas ? », je lui répond par un « ah...super, cette année je le sors », elle me répond, «  chouette, je vais le dire à Agnès (à Changaï ce jour là) elle sera contente ». Cette petite pose « sociale » me fait du bien, j’aborde le virage à droite, me dis que ce n'est pas si raide et recommence à courir, et ça court bien. En levant la t^te vers le bout de la ligne droite, c'est Gernot que j’aperçois, il vient vers moi, me demande aussi comment je me sens, ben au poil, j'aurais pas rêvé mieux !
Il fait le petit bout de côte avec moi, on discute, il me lâche au moment d'attaquer le trottoir défoncé qui mène au centre ville. Ursula était là aussi en haut du mur, elle prend quelques photos. Je suis aux anges, même dans mes plans les plus optimistes, je n'aurais imaginé courir « La » cote Chamois, c'est fait, on verra ce que se sera au deuxième semi.
Le centre ville est toujours aussi bondé, les terrasses, même sous la pluie, sont pleines de gens qui acclament les coureurs, les prénoms sont criés, on est portés par ce courant d'encouragements, arrive le tapis compteur et sa fanfare de casseroles, ce n'est plus une course, c'est un carnaval.....demi tour à droite, on quitte ce tumulte pour d'un coup, d'un seul, se retrouver seul de chez seul, aurais je oublié les bouchons après la natation, je n'entends plus rien. Un ravito à la fontaine sur la gauche, je ralenti pour chopper un verre de boisson « énergétique » de l'orga., pas mauvais à vrai dire, et repars, virage à gauche, on attaque une partie facile en descente jusque sous le mur ou là par contre, la linge droite reste à gérer, c'est long, droit, et ça remonte légèrement pour croiser l'attaque de la cote chamois où on obliquera à droite pour rejoindre la digue de la Durance. Une hola c'est improvisé juste avant la bascule, c'est ma petite équipe de suporters, haie royale, ça met du carburant dans le réservoir mental, attention, hop, ça tourne à gauche.


Tiens, tintin photo est encore là, sur la droite, les pouces levés, shoot ! C'est dans la boite.


Je sais que la partie jusqu'à Barathier est aussi compliquée, à nouveau la longue ligne droite jusqu'au pont neuf, je marque une pose ravito, gâteau de riz et petit verre d'eau, je repars après quelques secondes, profitant de mon sac à eau pour finir de m'hydrater et tenter de ne pas garder une bouche pâteuse après ce « dessert » sucré. Je suis heureux de pouvoir m'alimenter normalement, c'est la clef de la réussite. Mon allure reste correcte, je continue à courir sans trop souffrir et profites comme il se doit de la course. Le pont neuf passé, c'est une cote d'un bon kilomètre en plusieurs bosses entrecoupées de replats qui commence. Là, toujours surpris, ça cours toujours, boah, si ça le fait comme ça jusqu'à la fin, je pourrais peut être passer sous les 13H00, hummmm, est ce possible ?
Barathier pointe son nez, je n'ai pas marché, hors mis les brefs passages devant les ravitos, la montre donne un 11,5km/h de moyenne, allons y gaiement, maintenant c'est plus que de la descente jusqu'au plan d'eau, que c'est bon !
Le tour du plan d'eau se fait facilement aussi, les spectateurs qui y sont toujours massés y aident sûrement, ça braille à tous va. Les barrières encadrant la parcours de course marquent l'arrivée sur le dernier kilomètre de ce premier semi- marathon, un tour du parc par la droite et arrive la ligne droite d'arrivée, Stéphane Garcia annonce le 11 ième Finisher, je passe sur la gauche, matant la finish line avec appétit, encore un petit tour et c'est plié ! Un coup d’œil sur l a montre, 1h53 de course à pied pour ce premier semi, un calcul rapide....si je maintiens en limitant la casse pour ne pas dépasser les 2h10 sur le deuxième semi, je passes sous les 13h00...Je repars toujours aussi motivé sur ce deuxième semi, ça roule toujours, le tour du plan d'eau, passage sous le pont, je croise Jeanne Collonge au niveau du Ravito, elle va finir son Embrunman dans 3 kilomètres environ, elle n'a pas l'air super bien, j'avais croisé la première féminine dans le virage du plan d'eau après le dernier ravito (1 km environ plus tôt), et vue mon allure...ça la place assez loin en deuxième position, dur dur pour la tenante du record de l'épreuve, double vainqueur 2012 et 2013. La cote chamois arrive, je sens que la fatigue pointe son nez car cette fois, je vais la marcher en entier, discutant avec un « Mika » qui attaque son premier semi. Le trottoir du haut arrivant, je repars, quand même assez bien mais loin de l'état de forme du premier tour.
Ursula est encore là, elle part au centre ville où m'attendent Gernot, Caroline et les filles qui attendent ce deuxième passage. A la question « comment tu te sens » je répond que le moral est toujours super bon mais que ça commence à tirer dans les cannes. Le passage de la fanfare, toujours aussi chaud, le désert juste après, toujours aussi dur, plus de gâteau de riz au ravito, je prend ma deuxième compote et finit mon 75 cl de flotte. Je commence à avoir le genou gauche qui pique, à gauche du tendon rotulien, Késako, j'ai jamais mal à cet endroit !
Bon,ça court toujours, profitant de la descente mais, Km 28, au moment où ça remonte, au passage sous la falaise, gros coup de moins bien. Un peu tout en même temps, la montée, le lieu (loin de tout) le genou gauche, les mollets s'y mettent aussi, je sens la crampe de ce matin à droite, bon, je me dis que ça va revenir mais commence à me dire que si je ne repars pas vite je peux dire adieu à mes 13h00. L'image que j'ai à ce moment est celle d'un pilote qui aurait entre les mains un avion dont tous les voyants du cockpit se mettraient subitement à clignoter, puis, progressivement à passer les un après les autres au rouge. Je garde les commandes mais ne trouve pas la solutions pour faire repasser les voyants au vert.... Ursula arrive, comme par enchantement, je lui dit ce que je ressens, elle me rentre dedans « hé, c'est normal, c'est le mur des 30, allez, repars ! ». Je lui dis que je marche jusqu'à l'oblique à gauche, où ça redescend.... 1 Km en marchant, c'est long....je repars au Kilomètre 30, après avoir fait un gros bras d'honneur à la pancarte de ce kilomètre qui m'avait fait quitter l'épreuve l'an dernier. Ce bras d'honneur est ironique et symbolique.
Je me devais de la faire, je l'avait pensé plusieurs fois sur mes sessions d'entraînement cette année. Ça, c'est fait, cette fois c'est moi qui t'ai eut !

Tintin, encore et encore là, shoote mon deuxième passage, les pouces sont cette fois rentrés, je suis dans le dur.


Je me cantonne à courir d'une petite foulée, la moyenne à pris un gros shoot....aller, on va le sortir, tans pis pour les 13h00. Le pont neuf, virage à droite, la cote m'a tuer (comme Omar), je marche, j'ai vraiment du mal, je me sens zigzaguer sans arriver à maintenir un cap....., pas bon signe. Je continue à m'alimenter aux ravitos mais ça commence à coincer niveau estomac, Ursula me rejoins 500m avant Barathier, je promets de repartir à la bascule, j'ai aussi trouvé un compagnon d'infortune, on se motive pour repartir, il ne reste plus que 7 Kilomètres, dont 3 de descente, on est bon, on le sort cet Embrunman, non d'un chien !
Bonnant malant, ça repart, le genou fait de plus en plus mal, le haut des épaules et la nuque aussi, c'est tellement tendu que ça brûle, j'espère ne pas me blesser en tirant sur la bécane, on court cote à cote comme ça avec le dossard 669, Valentin, on se dit que le petit footing qu'il reste à faire, c'est du miel, il faut profiter des derniers instants de cette course d'anthologie, même si c'est dur.

Je m’étais habitué au confort d'un état de forme inattendu sur les premier 28 Kilomètres, le reste, du coup demande au mental de faire son travail. Mais petit à petit, je sens que ça revient, les voyants passés au rouge reprennent une couleur plus sympa, je sens aussi l'arrivée qui se rapproche, les forces reviennent. Le passage sur le pont, sur ce trottoir pourrit, signe les derniers 4 kilomètres de plat, aller, un dernier « U turn », ça passe au ravito, un arrêt coca, ça repart doucement en marchant d'abord jusque sous le  
pont, puis ça recourt, ça recourt de mieux en mieux même. Arrivé au dernier ravito, deuxième coca, Valentin me dit de ne pas l'attendre, j'insiste une fois puis m'en vais, il me dit ne plus en pouvoir, aller, à +, après la finihsline. Les deux dernier kilomètres, c'est la fin, se sont les dernières minutes de course, je voudrait presque le crier à qui veut l'entendre «  j'ai fini, plus que bornes », plus que 2 bornes à savourer le bonheur d'avoir fait cette course, avec des conditions pas faciles au niveau météo, d'être passé à travers et d'être là, se sentir vivant comme jamais. Les barrières, je tourne à droite, attention à la marche, je double des mecs, le tour du parc par la droite, « profites », derniers hectomètres, aperçoit Muriel et Léna, claque la main de Muriel, blague avec Caroline, je lui dis, "j'en 
ai marre, j'arrête, je finis pas", un mec derrière la barrière me prend au sérieux (!?), me dit de repartir, et comment, Ursula est sur la droite, je croyais qu'elle finirait la dernière ligne droite avec moi mais reste derrière la grille, elle prend une photo puis cours, toujours derrière la grille, elle filmera ces instants, (vidéo > https://www.youtube.com/watch?v=zeFCQs0nDZE) derniers pas vers l'arrivée de l'Embrunman, Stéphane Garcia précise qu'on est sous les 13h15, je double encore quelques mecs, un coup d’œil sur le chrono de la ligne d'arrivée, 13H13min et quelques secondes, je passe la ligne, jubile, mais que c'est bon ! 


Temps total de course, 13 H 13 Min. 44 Sec., 332 ième aun scratch, 145 ième Master.


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