C'est
mon tour, j'enfourche sans précipitation mais en gardant l'élan
suffisant pour continuer à rouler avant d'atteindre les pédales sur
lesquelles sont fixées les chaussures. Les pieds s'y posent,
quelques tours de pédales, les pieds s'y glissent, encore quelques
tours pour gagner un peu de vitesses, les velcros sont fermés, on
peut enfin pédaler, le tapis bleu, toujours là, l'amorce du premier
virage à 180°, le goudron gris et mouillé remplace le tapis, c'est
parti.
Je
profite des quelques mètres de plat pour boire abondamment avant
d'obliquer à droite pour attaquer les 16 premier Km de pente, sans
répit, c'est tout de suite assez raide. On tombe quelques dents et
le public d'une densité toujours hallucinante dans ce premier Km de
montée aide à garder la cadence. Attention tout de même de ne pas
trop s’enflammer, je profites de ces moments magiques, tout le
parcours ne sera pas aussi animé. Une petite voie dans ma tête me
le dit et me le répète, « profites ».
Je
me sens super bien dans les premiers lacets,les premiers kilomètres
nous font gagner en hauteur de manière rapide, on voit b bientôt le
plan d'eau et je regarde avec compassion les mecs encore d'ans l'eau
qui à cette distance ne sont pas plus gros que des canards, espacés
et laissant un sillage net en forme de « V » derrière
eux. Ça me donne la pêche (désolé les gars).
Je
ne suis pas encore à Saint Apollinaire qu'un brouillard épais
arrive de l'Ouest et remonte doucement fermant la vue en quelques
minutes. Le temps est désormais maussade.
La
bascule arrive assez rapidement, le rythme est bon et les cannes
semblent être de la partie aujourd'hui après les premier 900m de
dénivelée, je double pas mal de mecs, ça m'étonne parce que je
suis dans l'idée de temporiser pour éviter le coup de moins bien
trop tôt, on va continuer comme ça.
Les
premières nanas sont aussi rejointes, je les encourage, elles sont
peu et j'ai beaucoup d'admiration pour celles qui sont là
aujourd'hui.
La
descente est gérée prudemment, moins rapide que l'année passée
avec en plus des mecs qui m'empêchent de passer sans prendre de
risque à l'abord des derniers lacets avant de longer le lac, je
reste derrière.
Le
pont au-dessus de la nationale est négocié toujours aussi
prudemment, on ralenti, le virage à 180° pour atterrir sur la route
le long du lac et mouillé et glissant, ok, ça passe, je relance
pour me placer sur les prolongateurs et profiter de ces quelques
kilomètre où ça roule vraiment, le pont sur le lac est là devant,
des groupes de gars sont devant, pas toujours dans les règles au
niveau des distances de la réglementation (drafting), une voiture me
double et se rabat rapidement (trop) sur les mecs de devant au moment
de croiser un autre véhicule arrivant en sens inverse, un des mec
tape sur la bagnole......ça passe, juste. L'impatience du type en
bagnole aurait pu coûter la course d'un ou de plusieurs gars, peut
être la mienne, rester vi-gi-lant !
Après
le pont, le faux plat de Savine, là aussi, des masses de spectateurs
se sont agglutinées au bord de la route, certains s'enflamment, je
reste dans le rythme sans accélération, assis avec une bonne
cadence, pas mal au cannes, contrairement à l'année passée où
j'avais déjà senti à ce moment que c'était pas un bon jour.
Le
moral est au beau fixe, « profites ».
S'en
suivent quelques bosses en longues lignes droites le long de la
nationale, la route est ouverte sur cette portion peu agréable et on
doit un peu slalomer de temps à autre avec des voitures un peu
lentes pour doubler des coureurs placés sur la piste cyclable
laissant trop peu d'espace pour doubler entre voiture et vélo, mais
globalement,ça va . Je profite de ces kilomètres roulant pour
m'alimenter, une barre de pâte d'amendes, à mastiquer et accompagné
de quelques gorgées de flotte.
Embrun
se rapproche, je sais que vient bientôt le rond point des Orres,
point stratégique où un maximum de monde attend les coureurs,
Ursula devrait s'y trouver.
Au
fur et à mesure qu'on s'en rapproche, le nombre de personnes sur la
route augmente, l'espace entre eux se resserre pour finalement ne
donner qu'une file de plus en plus épaisse ? Ça crépite
d'applaudissement, des holas sont formées à chaque passage, la
cloche, je l'entend, Ursula est à gauche, ouai, je la voit, me
redresse, ralenti, sors le pied droit, lui rentre presque dedans,
je m'arrête pour l'embrasser....
puis repars les gens autour sont amusés (à part les deux gendarmes sur le rond point, hyper tendus) j'ai la banane, le pied retrouve la pédale, clac, ça repart pour LA montée d’anthologie, 1Km de foule digne d'un Alpe d'huez rigoureusement.....désordonnée. Ça gueule, ça chante, ça trompette, ça tape dans le dos, c'est juste trop bon, pas d'autre mot, passage dans le bain de galvanisation à chaud, le cœur n'en peut plus, obligé de lâcher à haute voie des « c'est trop bon », « merci les gens », « vous êtes trop forts, merci », des mains se
tendent pour être claquées, on
joue le jeux, c'est le festival.... « profites ».
Dur
de quitter cette ambiance, le rond point qui suit sonne la
transition, on se retrouve tout à coup seul avec la route, seul avec
la course. La concentration revient très vite, on se replace sur les
prolongateurs pour ces quelques kilomètres de montagnes Russes, faut
plats, petites descentes, re-bosse. Sur ce parcours, je double encore
quelques mecs mais les allures ont tendance à se stabiliser autour,
des petits groupes (à distance réglo) se créent, on se double on
se laisse doubler, on se redouble....notamment avec deux bretons en
tri fonction rose fuchsia. Ça passe devant, je repasse, etc... et ça
permet de toujours relancer sans s'endormir sur ses
lauriers....jusqu'à ce qu'ils décident un arrêt au stand pour
lâcher du lest.
Au
même moment, une petite nana pointe son nez, sans bruit, avec une
cadence hyper véloce qui passe devant mine de rien. Tiens, elle va
bien. A son passage je lâche un « hé, super, bravo, ça fait
plaisir de voir ça »
Et
elle passe, concentrée, sans rien lâcher. A un moment ou j'étais
peut être en train de trop me la couler douce je me dis que se
serait peut être une bonne idée de la garder en point de mire, ça
me permettrait de relancer et voir sur quelques kilomètres si c'est
jouable ou pas, sans me cramer. De là s'en suit une alternance de
devant/ derrière, cette fois sans rien dire, ça roule bien. Les
dépassements et les poursuites se font à distance réglo. et c'est
hyper sympa. Ça dure comme ça un moment jusqu'à ce que le route se
redresse à l'attaque vers Guillestre. On est cote à cote et on en
profite pour échanger quelques mots. Elle est Canadienne, de
Vancouver mais vit en France de puis quelques années, en Ardèche si
j'ai bien compris. Elle pédale avec beaucoup de facilité, on
discute de la météo, de ce qui semble vouloir nous tomber sur la
tête, ça n'a pas l'air de la gêner, à Vancouver, la météo n'est
pas la même qu'à Montpellier, et aujourd'hui, c'est un avantage.
Puis
la route devient à nouveau plus roulante et le petit jeux des
relances peut recommencer. Quelques kilomètres avant l'attaque de
l'Izoard, je regarde mon petit tableur, celui que je traîne sur mes
prolongateurs depuis deux éditions qui me permet de faire un point
sur les temps de passages et de me situer dans la course. Je suis à
quelques minutes de mes temps d'il y à deux ans, bien dans les
cannes, bien dans la tête. C'est le moment de prendre une deuxième
barre, aller un petit nougat, miam. Kiara, c'est le nom de ma super
Canadienne, elle, est en train de s'envoler en prenant l'avantage, je
laisse partir, c'est au dessus de mes capacités, je joue la
prudence.
L'attaque
de l'Izoard proprement dite arrive, je vois le virage à gauche ou
tout à coup les pourcentages augmentent pour nous amener dans la
vallée d'Arvieux en quelques lacets.
Les
dérailleurs envoient presque tout à gauche, je relance de temps en
temps en danseuse mais essaies de rester assis avec un peu plus de
puissance pour garder quelques dents en réserve, connaissant ces 16
kilomètres maintenant assez bien et sachant qui si j'arrive à
Brunissard avec déjà tout à gauche, les derniers 8 Kilomètres
vont être (trop) durs.
Je
pédale comme ça jusqu'à Arvieux où la pluie fait son apparition,
alterne ensuite les passages en danseuse et assis en alternant
vélocité et passage plus en puissance.....vient Brunissard,
toujours aussi raide et surprenant ce premier virage à droite, mais
si on le connaît alors on sait que c'est un court mauvais moment à
passer, ensuite ça se calme, les virages donnent des moments de
répits avec des parties plus planes. La pluie, sans être forte,
commence à bien mouiller. La température reste pour autant assez
agréable. En même temps, les manchettes restent bien montées, et
malgré l'effort fourni dans ces pentes, je ne transpire pas. La
montée se déroule plutôt bien, j'arrive bientôt au replat en
sortie de forêt avant la bascule sur la Case déserte. L'endroit est
super, ça s'ouvre d'un coup en laissant les sapins pour un paysage
minéral, quasi lunaire (même si je n'y suis jamais allé, sur la
Lune).
Tiens
, la pluie s'arrête, aller, on relance pour la petite descente,
quelques 600m/700m pour repasser sur la plaque et reprendre de la
vitesse, mais c'est très vite parcouru et ça attaque de plus belle
pour les deux dernier kilomètres avant le col, au détour des
premier virages, à hauteur de la stèle dédiée à Louison Bobet et
Fausto Coppi, attend sous
un parasol le photographe de « tintin photo », il shoote
tous les ans les coureurs de l'Embrunman, sans relâche, fidèle au
poste. En regardant la photo sur le site, on voit bien la différence
entre l'an dernier et cette année, un subit, l'autre s'éclate.
Passé
ce petit moment de détente, on a le col en vue, deux derniers lacets
bien raides et c'est la col, certains disent que l'Embrunman commence
après l'Izoard, c'est pas faut. Si t'arrive là déjà flingué,
c'est que le reste sera très très dur. LA dernière courbe à
droite avant le col, les spectateurs, malgré la pluie et le froid
sont quand même là, assez nombreux. Tout un groupe équipés de
cloches de vaches est là qui les fait tinter et ça en devient
assourdissant. On se croirait d'un seul coup plongé au cœur d'un
troupeau, ou vache soit même ?....
Le
col est rejoint à 11h19, à 3 minutes de mes prévisions optimistes,
je me sens toujours bien. A peine le temps de rejoindre l'emplacement
où sont entreposés les sacs de ravitos perso. Que le numéro de
dossard est crié et le sac tendu à bouts de bras par un bénévole .
Chapeau, on est servis comme des pros, merci les bénévoles. Ils
sont exceptionnels ! Il fait un froid de canard. Je salue les
bénévoles une fois de plus pour leur ténacité et leur engagement.
Dans
mon sac, des mini sandwiches salés,
fromage à tartiner aux noix et
jambon cuit, j'en avale deux à toute vitesse et en garde deux pour
la suite, un vrai moment de bonheur. Je profites de ce temps de
mastication pour tirer la veste coupe vent de ma poche arrière et
l'enfiler rapidement, faire le complément des poches arrières avec
le reste de ce que j'avais prévu pour manger, des biscuits petit
déjeuner Gerblé, une compote fraise et quelques barres salées.
J'attrape encore un bidon d'eau et c'est le temps de descendre.
Malheureusement,
la vue est totalement bouchée, on ne verra pas les Ecrins ni le
Pelvoux, faudra revenir !
Les
premiers virages au dessus du refuge Napoléons sont raides et une
première petite frayeur dans la première courbe me rappelle à
l'ordre. Les jantes sont mouillées et le freinage est beaucoup moins
efficace que d'habitude, je manque me faire une bordure, ok, ça
donne le ton, va falloir lever le pied. Les virages d'après seront
négociés beaucoup plus sagement, c'est pas le moment de se la
mettre.
La
descente sur Briançon qui d'habitude est un vrai régal devient du
coup beaucoup moins
amusante sur route mouillée et ça gèle sévère.
Je regarde mes cuises mouillées, j'ai la chair de poule, mes pieds
sont trempés. On en prend plein la tronche pour pas un rond, avec
cette impression de pouvoir partir dans chaque courbe, pas terrible.
J'arrive
bientôt sur Cervière, je rejoins un petit groupe de coureurs qui
descend encore moins vite que moi et parvient à les doubler dans la
ligne droite de sortie du village avant la grande courbe à droite.
Les
kilomètres qui suivent sont beaucoup moins pentus et les courbes
plus légères, je me pose sur les prolongateurs en essayant
d'optimiser au maximum la vitesse à prendre, se sont des kilomètres
gratuits. Mais qu'est ce que ça caille ! Un petit filet d'eau coule en continu à travers le casque depuis mon crane vers le front pour s'écouler au bout du nez. J'ai peur de chopper la crève.
J'ouvre,
non sans mal, un petit sachet de biscuits, secs et grillés, leur
goût me place dans un sentiment de confort...se sentir comme à la
maison, alors qu'on est les fesses sur une selle de vélo, qu'il
pleut, qu'on c'est enquillé les 3,8 Km de natation avec ce départ à
6h00 et qu'on a déjà plus de 100 bornes de vélo dans les pattes.
Bizarre ce qu'un petit biscuit peut provoquer comme sensation,
pourtant ça marche.
Ça
roule de mieux en mieux et j'approche de Briançon en traversant Font
Christiane, la rue est étroite et le revêtement mauvais, quelques
spectateurs sont là, encore quelques virages avant le rond point de
Briançon, là, le rond point est noir de monde, parapluies ouvert,
ça encourage pourtant bien. Cette année le parcours nous envoi à
droite toute, dans une rue défoncée le long de chantiers où trous
et bosses malmènent les roues des vélos. Ça ne dure pas longtemps
heureusement, on traverse la zone industrielle, sans doute le passage
le plus ennuyeux de ces 188 Kilomètres, avant de rejoindre la
nationale ou on retrouve la civilisation sur une route ouverte où
seul le bas coté nous est réservé. Heureusement, pas trop de
circulation. Là, je commence à sentir le vent de face qui, contre
les prévisions qui le prévoyaient de dos, est bien levé. La pluie
et le froid n'auront donc pas raison de ce courant d'air qui remonte
la vallée pour bien nous freiner.
A
cet instant il reste environ 80 Kilomètres à boucler avec les
redoutables passages du Pallon au Km 141 et le col du Chalvet pour
les derniers 7 kilomètres de montée avant de fondre sur Embrun et
laisser le vélo pour la course à pied.
Curieusement,
cette année, je ne m’affole pas, on va les gérer tranquillement.
Entre ces deux difficultés majeures, on pourrait croire qu'il s'agit
d'un parcours descendant pépère en regardant rapidement une carte,
mais se serait se tromper que de l'imaginer comme ça. Il s'agit en
fait d'une succession de montées et de descentes assez casse pipe.
Difficile de trouver son rythme sur ce genre de parcours. Montée sur
les Vigneaux, l'Argentière, je me réchauffe enfin et quitte ma
veste en roulant. Va falloir pourtant s'arrêter, après l'avoir
reporté maintes fois, j'entreprends forcé une pose pipi.....une
dizaine de mecs passent, grrr.
Attention
le Pallon pointe son nez, aï, ça pique, 2 kilomètres à près de
12%, là, pas le choix, tout à gauche et patience en 34/28. Quelques
énervés me doublent, chauffés par le public nombreux là aussi. Je
sais que si je m 'énerve là dedans je vais le payer plus tard,
mieux vaut donc rester 30 secondes derrière maintenant que de marner
sur la marathon où là se seraient plusieurs minutes qui fileraient.
Bonne nouvelle, je ne me sens pas rincé, les cannes répondent même
plutôt bien, hummmm, serais-je dans un « grand jour » ?
Descente
vers Réottier, oups, j'avais presque oublié, le pont est en
travaux, la mise à pied est obligatoire et l’organisation à fait
du super boulot, tapis bleu sur tout le pont, Royal. J'en prof
ite
pour déballer mes deux derniers sandwiches et les avaler, remettre
la veste, la pluie devient assez forte. Le pont c'est retrouvé
transformé en pissotière géante, c'est marrant, on croirait voir
une scène du film Bienvenue chez les Chtis
(http://www.dailymotion.com/video/x55wpp_bienvenue-chez-les-chtis-pisse-sur_fun)
après la X ième binouze à pisser du haut du pont, à Bergues, même
météo, pas le même breuvage, et plein de blagues foireuses. Les
gars ne se prennent pas la tête, c'est marrant de voir ça sur cette
épreuve, et tout le monde repart de bonne humeur, jurant
gentillement contre cette maudite pluie !
Revient
le passage des montagnes Russes, usant malgré tout plus qu'à
l'aller. J'ai hate de voir Embrun et d'attaquer le Chalvet. Je suis
heureux d'être là, encore un biscuit ?
Le
pont neuf pointe son nez, dernier ravito avant l'attaque, j'attrape
une banane, faut bien ça pour tenir sur la course à pied.
Chalvet,
aller, on va voir ce qu’il reste dans les cannes. Les premier
virages sont assez sages, ça va, ils nous amènent en ville, passage
devant la gare où je reconnais mon voisin de camping, venu
spécialement de Paris pour assurer un poste de bénévole, de 9h
à17h, chapeau !
Les
virages s’enchaînent, véloce sans trop forcer, ça monte bien,
encore un biscuit, le dernier du sachet, je fais le plein, la course
à pied maintenant dans moins d'une demi-heure ! Un truc
marrant, Jérémy jurkiewicz, coureur pro. de Poissy Triathlon fait
l'ascension avec un gars qu'il accompagne de loin sur cette dernière
partie du parcours et lâche des encouragements quand il passe à ma
hauteur, très appréciables, surtout venant d'une pointure comme
lui.
Hé,
sans blagues, j'ai quasiment fini le vélo ! Je n'en reviens
pas. Aujourd'hui, pas un moment de lassitude, tout c'est déroulé
comme sur des roulettes, pile poil dans les temps optimistes de mon
petit tableur, ça devrait passer dans les 7h30 et des brouettes.
Quelques spectateurs sur le bord de la route annoncent le dernier
kilomètre avant la bascule, j’aperçois le village.
Virage
à droite, la fontaine, le ravito. Je jette un bidon vide pour un
bidon plein, boit abondamment une eau (trop?) fraîche, ça fait du
bien ! Maintenant, concentration maxi dans cette descente
pourrie, la reco d'avant hier m'aide à choisir les passages les
moins dégueulasses, déjà c'est le moment de retrouver le bon
goudron dans un virage en épingle, attention de ne pas trop prendre
de vitesse, il pleut toujours, j'approche du lotissement au dessus du
camping, Gernot, Caroline et les filles seront-ils là ? Passage
devant le camping, personne, amorce du pont de la voie ferrée, je
les voit, dans le virage à gauche, énorme, je pousse un cris
« yeahhhhhh », mains gauche en l'air pour les saluer,
Ursula à l’œil dans le viseur de l'appareil photo, Caroline est
un peu plus bas, c'est chouette !
Je
suis au taquet, j'ai un bon feeling, la pêche. Loin les souvenirs de
l'année passée, à subir la course sentant les forces m'abandonner
au fur et à mesure du déroulé du parcours. Attention, la dernière
descente, un véhicule vient de droite, il est stoppé in-extremis
par une gendarmette, mes mains sur les freins, je n'aurais pour
autant pas réussi à l'éviter sur la route mouillée et à la
vitesse à laquelle j'arrive. Je lui lâche un grand « merci »
en passant à sa hauteur. Ouf !
Derniers
mètres de vélo, virage à gauche, le son des hauts parleurs du
parc, la moquette bleue, je sors les pieds des chaussures, continue à
pédaler à l'amorce du « u turn » de l'entrée du parc,
un coup d’œil à la montre, 7h34 de vélo....héhé, pas mal. Le
pied droit passe par dessus la selle, ça roule comme ça sur 2-3
mètres, l’arbitre veille à ce que le pied soir posé avant la
ligne d’entrée dans le parc. Yes, c'est fini pour le vélo ! 7 H 34 Min. 25 Sec., 305 ième au Scatch, 137ième Master.