Photo Ursula Perrier |
Allé, un petit compte rendu de ce format triathlon L :
2km de natation, 88 de vélo, 21 de course à pied. La course accueille cette
année le championnat d’Occitanie Longue distance et du coup, fait le plein. 140
coureurs au départ (avec les DNS, plus que 128 ;-( ), pour effectuer un parcours plutôt sélectif.
Niché au cœur du petit village de Fontiers Cabardes, 450
habitants dont pas mal seront bénévoles, les stade mis gratuitement à
disposition des campeurs, douches chaudes dans les vestiaires etc….le décor est
planté de belle façon !
La natation, 3 boucles et deux sorties à l’Australienne dans
un petit lac barré par une retenue. Le parc de transition T1 sur le barrage,
une eau à 17,8C° qui nous permettra de porter la combi.., fort agréable !
Le vélo, lui, s’effectuera en deux boucles sur des routes
sinueuses et bosselées et parfois assez « rugueuses », rendant assez
peu dans les montées et ne permettant pas de lâcher les rênes car aussi en
permanence entre ombre et soleil. Un cumul d’un peu plus de 1300 m de D+ sur ce
parcours.
La course à pied, on partira du centre village où se situe
le deuxième parc de transition (éloigné du plan d’eau d’environ 5km). De là,
parcours typé trail avec un maximum
de passages en sous-bois, ombragé donc, avec des bon tirs sur le premier km
puis des longs faux plats sur les 4 km qui suivent avant de redescendre sur le
village avec certaines parties assez techniques, ça deux fois. Ca promet !
Coup d’envoi à 9h30 après une transhumance collective de
tous les vélos depuis le centre village vers le plan d’eau et la T1, l’occasion
de se détendre avant la course en discutant avec les gars d’à côté.
Photo Ursula Perrier |
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Installation rapide (15mn entre l’arrivée sur site et le
coup de sifflet du départ !) du vélo sur sa barre et enfilage de combi.. A
peine le temps de se mouiller la pointe des pieds, c’est parti !!!
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Ca part vite, très vite, je cravache sur la première boucle
pour rester dans un petit groupe un peu détaché de la tête, le demi-tour vite
enquillé…..et première sortie à l’Australienne, on voit la tête de course à
quelques dizaines de mètres, splatch,
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Photo Ursula Perrier |
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Hop, casque sur la
tête, du mal à boucler la jugulaire, pof, c’est parti, pousser le bike sur les
40m qui me séparent de la ligne de montée sur le vélo, accompagné par la cloche
et le encouragements d’Ursula, j’enfourche après une ligne bleue au sol…..STOOOP ! !!
hurle l’arbitre, il fallait enfourcher 1 m plus loin, sur le tapis, et
redescend et stop and go et repars 1 m plus loin….GRRRRRR !
Le vélo attaque par une pente qui sans être raide, ne laisse
pas de répit. Le scénario envisagé, lever le pied pour en garder sous le pied
pour la partie course à pied. Je roule seul sur un bon 5 km avant de me faire
doubler par un gars de TRI 12, on échange quelques mots sur l’état de la route,
il a fait second il y a deux ans, ouille, on va essayer de la garder en point
de mire.
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Un second, de Toulouse triathlon passe aussi devant sur les
premières pentes montantes. Je ne m’affole pas, vu le niveau des gars, je dois
faire une course à mon rythme sans essayer de suivre.
Calé sur les prolongateurs,
les pourcentages de pentes pas très importants (6%) permettent de
pouvoir entraîner le vélo sans trop relancer à part sur quelques coups de cul.
A ma surprise, je recolle les deux gars devant dans le long faux-plat montant
qui nous amène à un lac avant la bascule et passe devant. Je ne me retourne
pas, je dois faire ma course…..et ils repassent devant dans les faux plats
descendants, on jouera ainsi au chat et à la souris sur l’ensemble du parcours.
Ursula, comme par miracle se trouve en bord de route,
j’entends la cloche et la devine à gauche avant un virage à gauche, c’est
top ! Juste après, ravito, banane et bouteille d’eau, se sera la tactique
alimentation sur la boucle d’après, avec un complément d’une compote et de deux
morceaux de pâte d’amende.
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Les descentes sont très sinueuses et on doit garder une
attention permanente pour ne pas louper un virage ou éviter un nid de poule. Pour
autant, on évolue dans un décor de sous-bois, la traversée de villages, de coteaux
arrondis, de petites gorges avec le son des torrents, hyper agréable, la
plupart du temps à l’ombre, bien appréciable après les sessions d’entraînement
caniculaires ou le fait d’être un petit peu en altitude (presque 900m sur le
point culminant du parcours vélo) rend l’air plus respirable.
Les sensations sont bonnes et c’est avec un sourire affiché
que je parcours avec délice l’ensemble de ce parcours vélo. Mes camarades de
Toulon et Rodez passent devant quelques km avant l’arrivée, je laisse partir et
prépare ma T2. Plongeon sur le village, ça roule très vite, les sifflets des
bénévoles avertissent notre venue pour la deuxième fois, on se croirait un peu
dans un jeu vidéo, chaussures ouvertes, pieds dehors, la T2 à gauche toute,
hop, un petit bond et les pieds touchent le sol, irrégulier et mou (herbe), je
manque me casser la figure en choquant les genoux, je me demande si c’est uniquement
le sol ou si j’ai une petite défaillance ( ?)
Vélo posé, je prends la décision d’enfiler une paire de
chaussettes pour éviter les ampoules sur ce parcours technique….le coureur du TRI 12 part déjà,
j’embraye derrière, à quelques 15 secondes mais déjà, il est invisible.
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Ca attaque par une succession de petits lacets descendants
assez raides et les sensations sont curieusement assez bonnes, les quadris
semblent encore assez fraîs et quand la
pente se calme et qu’on attaque la montés, ça répond plutôt bien, même si je
m’entends haleter comme une vache malade, en fait, je suis à fond et pourtant
la sensation de douleur ou de fatigue n’est pas (encore) présente. Merci les
endorphines !
Le premier km monte sévère et je suis lent, malgré-ce, je
rattrape un concurrent qui va encore plus lentement, ça me booste et je me dis
que contrairement à mes craintes sur cette partie pédestre, ça à l’air de
plutôt pas mal se passer……mais deux fusées arrivent par derrière et sans état
d’âme, me passent, me déposent ! Je le prends en dérision, leur reprochant
de ne pas avoir de respect pour les vieux ! La bonne humeur est de
rigueur, je veux juste en profiter !
Un raidar de folie arrive, les mecs devant marchent, je
pense qu’aucun coureur ne l’aura couru celui-là, en sous-bois, terre meuble,
pierres, racines…..150m de très-très raide…a peine sorti, ça relance, on est
parti pour 5 km de pente régulière, alternance de sous-bois, un peu de bitume,
du gros gravier qui dérape bien, du foin en dévers ( !)…..passage en plein
soleil….avant la bascule et une descente de 5km au milieu des fougères. Un
régal.
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Niveau jus, ça a l’air pas mal, je reprends même un des deux
avions qui m’avait déposé dans la montée, mais ne m’enflamme pas, il reste une
boucle que maintenant je connais, ça va être rude !
Traversée du village, du public et la descente me font
croire que tout va bien….mais attention, la montée revient, et cette fois, je
sens mes forces à un niveau….on ne peut plus bas !
C’est au mental que je me persuade de na pas lâcher,
contient d’une place dans le classement pas trop pourrie, il faut tenir, sinon,
je vais me retrouver bien loin !
A nouveau le raidar, marché, explosé, les mollets en feu, le
palpitant à 2000, les yeux dans le vague, la sortie, relance de chamallow,
guibolles en guimauve… il faut tenir…encore 4 km de montée, une paille. Mais
une belle paille, les graviers, le foin, le soleil, tout vient contre moi….ho,
un gars qui marche devant, je me rapproche….je le double….juste avant de me
faire décoiffer par un vrai bolide…..je ne suis plus sûr de combien m’ont
doublé et de combien j’en aurai doublé……ca revient encore 1 petit km avant la
bascule, encore un gars qui passe, pas vite, mais il passe, combi
bleu-blanc-rouge, marqué FRA…..je ne suis plus là, le mode pilote auto. en route,
j’attends la bascule, regarde la montre, encore un petit kilomètre,
« cours » me dis-je, « cours, sinon, tu vas dégringoler dans le
classement », et je m’accroche, dernier petit virage à droite, raide dans
la forêt, un gars qui est sur sa première boucle, à l’arrêt, main sur les
cuisse, baissé en avant, il a l’air mal…je lui dis que le ravito est à 200m,
mais il ne réagit pas…..je le signale au ravito, il envoient quelqu’un.
Dernier verre d’eau englouti, je me dis que les jeux sont
faits, et déroule cette descente en gardant à l’esprit qu’il faut rester
vigilant, ne pas se faire une cheville, ça trotte comme ça peut, mais ça
trotte, je me retourne de temps en temps, rien derrière, j’ai mal au genou
gauche, mes chaussures route sont trop souples pour ce dernier bout de
caillasses interminable, j’ai mal à la plante des pieds, mais c’est long
comment un Km ???.
Enfin, je me rapproche du village, le passage des chouchous,
je manque louper l’arrivée en allant tout droit au lieu d’aller à droite (pour
moi je devais arriver dans l’autre sens et pour ça faire un tour de place de
village avant la ligne) je heurte finalement le bénévole posté là
(pardon !) et c’est le son de la délivrance qui est donné à mes oreille en
la clochette d’Ursula que j’entends me crier « dépêches-toi si tu veux
passer sous les 5 heures »….je vois le panneau lumineux à 50m, 4h59min50
sec…..mord de rire, turbo, on va essayer de passer symboliquement sous les 5
heures, à fond, la pente herbeuse offre un tartan 5 étoiles pour un finish
rapide, BIM, la ligne est passée, le corps peut relâcher, la tête avec, courbé
sur mes cuisses, c’est le speaker qui me pose des questions, trop explosé, il
me faudra une minute pour reprendre mon souffle et remercier l’organisation de
cette mise en place remarquable, sans doutes tout aussi remarquable
qu’exigeante !
Photo Ursula Perrier |
Bilan des courses, une 15ième place Scratch, 2ième
V2….j’aurais signé pour moins que ça, réussissant à garder une place dans le
classement stable depuis la natation sans me faire exploser (un peu quand même)
sur la partie course à pied malgré la pénurie de séances sur cette dernière
discipline ces dernières semaines.
La satisfaction viendra aussi du fait que les gars devant
sont des bons (Damien With 14ième, premier temps natation, 17ieme
sur l’Embrunman, Stéphane Torrens 11ième, coureur ITU, Nicolas
Mazetier 10ième, 9h34 à Nice, ou encore Ludovic Paul, 10ième…..
, qui n’ont peut-être pas eu leur niveau habituel ce jour-là mais qui me
permettent de coller pas loin derrière.(là aussi j’exagère, mais j’ai choisi de
gonfler mon égo dans ce CR ;-D)
Temps final, je ne pouvais pas l’oublier,
5h00min00sec.fallait le faire, pas vrai ?
Dernière autosatisfaction, je me place avec cette course
N°70 du classement national TRICUP T2 Aréa longue distance, et, 2ième
V2M ! (mais je devrais vite ripper vers l’arrière).
Prochaine course, l’ICON Xtreme Triathlon le 31 Août 2019, à
Livigno en Italie, du bien gras!
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