lundi 5 juin 2017

VENTOUXMAN 2017

Le #VentouxMan 2017, j'ai voulu faire court.....mais je n'y suis pas arrivé! 

La course qui a failli se terminer en DNS (Did Not Start) dans le classement final. Quand tu te claques un mollet le vendredi soir, que tu va chercher ton dossard le samedi en boitant, que l'Ostéo. que tu consultes là bas te déconseille de prendre le départ avec le risque de rupture de l'attache du muscle ( !???), que t'es Out pour 8 semaines (!).....tu gamberges. Partira, partira pas ?
Je décide de prendre le départ en me disant qu'il se plantait. La course se fera par étapes, en sensations, nager, et si ça va, je roule, et si ça passe, je cours.....et finis si tu peux !
Bon, quand même pas top pour aborder « le Géant de Provence » mais l'idée s'installe et les objectifs s'écartent pour laisser la place à une course plaisir, sans pression (même si quelque part je me demande « et si il avait raison ? »

Avec Ursula, on squatte le plan d’eau avec le camion bleu en mode campeur. 5h00 réveil, 6h10, parc T1, on est cote à cote avec Christian (dossard 450) et c'est bien cool de ne pas être seul sur ce départ. Combi enfilée....hummmmm, ça tire sur la patte.











Pan, 7h25, départ, beau soleil après la nuit de pluie et les orages de la veille, eau transparente, je me cale une allure ni trop speed, ni trop stress, juste ce qu'il faut, cherchant les pieds de celui que je n'arrive pas à dépasser, puis le double quand je trouve que ça va finalement pas assez vite et ainsi de suite. 






Jamais eu une natation aussi paisible, ça passe vite.....






........même si au final la montre beepe deux fois (signal vibrations à chaque km) et qu'il reste encore 300m jusqu'à la sortie.


Le tapis rouge du parc T1 est bientôt visible avec la rampe de sortie, beep, 2300m, 34minutes, 1min30 au 100m, plutôt pas mal par rapport à ce que je sais faire d'habitude. C’est de bonne augure ! Alors, le pied sur terre, il dit quoi le mollet....il dit, ça va, continue.

Alors on y va, transition plutôt longue, mais il faut tout ranger dans le sac qui sera amené à la T2 et la manche droite de la combi qui passe mal (la montre), poc, c'est parti pour les 94 bornes de vélo et ses 2200m de D+. Les premier 60 km sont hyper roulants, même si quelques bosses et du vent pas toujours dans le bon axe. Je pars en restant dans l'idée d'y aller mollo, et si je remonte pas mal de monde, notamment les filles parties 10min avant, j’appuie moins fort que ce que je ferais si je n'avais pas la crainte d'avoir le mollet qui lâche, comme si bien décrit par mon Ostéo préféré de la veille.....donc, quand une flèche me double, je ne pars pas derrière, je gère mon allure, point barre ! J'aurais à faire cet effort quelques fois sur le roulant, puis vient l'attaque à Bédoin, la montre affiche 34 km/h de moyenne tout rond. 




C'est parti pour 20 bornes de grimpette. Je tourne souple (quand c'est possible) et rond, les parties raides sans m’essouffler. Là encore, mais moins vite que précédemment, quelques bonshommes passent devant.....rester sage, rester sage ! Premier ravito dans la côte, les Km passent lentement dans les pentes du Ventoux, et les touristes qu'on double ponctuent le parcours. La température se fait plus fraîche, presque froid dans le km qui précède le chalet Raynard, puis vraiment frais, la combi est trempée et ne sèche pas, le vent glacé de face est bien présent. 

On attaque la partie pelée, que c'est beau ! Ambiance sur réaliste avec un brouillard qui masque le haut puis s'entrouvre pour laisser une image furtive de ce missile rouge et blanc, là bas, loin en haut. 



Que ça paraît loin, pourtant, le compteur me dit que seul restent 4 km jusqu'à la bascule. Mince, pas mal aux cannes, le mollet tient bon, le moral est au vert, vert fluo même…..mais alors.....et si je le finissait ce Ventouxman ?

Un son familier me sort de ma torpeur, c'est la clochette que prend Ursula pour m'encourager lorsqu'elle est sur une course avec moi. Je l'entends tout là haut, elle est au sommet, elle est venue par l’autre coté en VTT et m'a repéré de loin, la clochette sonne de plus belle, et un « Allé Nico. » feutré comme par le brouillard mais bien perceptible arrive à mon oreille.




Aux anges d'être déjà sur ce point de passage crucial et symbolique, je franchi le sommet, constatant un niveau de forme et de fraîcheur très positif. Hop, on passe les deux bagnoles de gros nases qui sortent de leur place de parking au moment même où je passe, slalom à gauche, ça passe, la descente est lisse et belle, une petite pointe à 73 km/h...difficile d'aller plus vite avec les voitures qui remontent et doublent large les cycliste qui montent depuis l'autre coté.
Trop court mais trop bon, le rond point de l'entrée dans la station arrive, virage à droite, au fond la parc de la T2, je sors les pieds des chaussures, posés dessus, cadre enjambé, deux pieds à gauche, ligne blanche, arbitre, je saute sur une sol dur, mais dur, du goudron de ce parc qui range sur deux files seulement les presque 900 vélos des partants (850 sur le solo, 30 sur les relais), super long le parc, le mollet ? pique, pique, mais pas non plus un coup de poignard, je remonte le reste du parc en comptant les numéros.....ouf, 449, on y est ! Il m’a l’air bien vide ce parc ? Mais à vrai dire, je ne suis pas dans l’état d’esprit guerrier et ne tire pas de conclusions sur ma place dans le classement, étant toujours dans l’interrogative de finiras / finiras pas, prêt à bâcher à tout moment si la douleur devenait plus aigüe !

Le vélo, vite accroché à la barre support, casque enlevé, affaires dans le sac, sortir le matos running, partir. Le speaker à remarqué la tenue de l'asph et commente ma transition, j’y prend plaisir et ça galvanise ! 

Sortie du parc pour l'attaque de la première des quatre boucles, je suis seul, les écarts des arrivées vélo sont assez creusés. Je me sens incroyablement bien ! Et le parcours, ça commence par un ravito. stratégie eau / coca, tout est bien frais, au top ! Je n'ai toujours aucune idée de ma place dans le classement, en fait, à ce moment de la course, je m'en balance ! Juste heureux d'être encore là ! Le tracé attaque par une belle descente que je fais sur des œufs, faudrait pas y laisser l'ami mollet, goudron, herbe, terre, cailloux, terre mouillée, sous-bois, montée casse gueule, re-ravito, re-déscente, re-montée, on relance pas trop, faut pas tirer sur la patte malade….....le parcours est juste génial, hyper ludique, les senteurs de sapin, la vue de ouf à une sortie du bois.....je suis déjà revenu à la T1, 



on la longe par dessus, dans l'herbe, Ursula et la clochette sont revenus et là pour m’encourager, ça descend, je vole, j'ai mal, mais ça tient, j'y vais. Suivront les boucles 2-3-4. L'allure se maintient boucle 2 (11,5 km/h) et la densité des coureur se fait plus importante, je double dans les descentes et sur le plat, c’est casse gueule, les monotraces t’envoient dans les herbes hautes où le relief est peu visible, attention aux chevilles ! 





Je vois le vélo de Christian dans le parc, on ne doit pas être loin l’un de l’autre, heureux de le savoir là.
Beaucoup moins bien boucle 3 avec un marché dans la montée du bois et sur un court passage le long du parc à vélo.....

boucle 4, on regagne un peu en sachant que c'est bientôt terminé.....vraiment ? Je me retrouve à douter, compter les chouchous, si si, y'en à bien 4, alors c'est fini, je le sors et pas de casse.....merdouille pour le classement, faudra revenir, c'est sûr ! 


L'arche d'arrivée en vue, j'accélère comme un benêt, le speaker m'accompagne sur cette dernière partie en commentant mon arrivée, je vole là encore. C'est fini, ligne d'arrivée franchie, beep de la puce, le speaker m'annonce 66 ième bonhomme, 6 ième V2M, hein ??? possible ? Ben, en fait si, hyper heureux de ce classement même si en deçà de ce que je visais avant la blessure.....mais pas si loin, Idéalement, je voulais passer en moins de 6h00, je passe en 6h13....le mollet est douloureux mais ça a tenu bon. Allé, on se le refait l'an prochain ?