mardi 19 juillet 2016

STONEBRIXIAMAN XTREME TRIATHLON, Edition Zéro, 09 - 07- 2016




...2016, je m'étais dit "pas d'Embrunman cette année" (.....encore que!)  en m'orientant vers le Norseman......pour finalement participer au STONEBRIXIAMAN XTREME TRIATHLON, un nouveau triathlon "full distance"  (3.8 km natation, 180km de vélo, 42.195 km course à pied) "Xtreme", car affichant des difficultés de dénivelées importantes, + 3700 m sur la partie vélo et + 2300 m sur la course à pied typée trail, affichant ainsi  + 6000 m de dénivelée sur l'ensemble du parcours. La course se déroule en italie, entre le lac d'Iseo et le village de Ponte di Legno. Des passages à 2600 m d'altitude sur le dernier col en vélo et l'arrivée à 2585 m pour la course à pied, corsant un peu plus encore cette course exeptionnelle...tout un programme.
Cette épreuve figure désormais dans la liste des triathlons dits extrêmes avec le Norseman (mythique précurseur), le Swissman, le Celtman, le Austria Extreme, l'Evergreen, le Winterman.....et d'autres courses de malades.

L'idée de participer à cette course est arrivée après avoir reçu une lettre de l'organisation du Norseman précisant que je ne faisait pas partie des tirés au sors. C'est par le biais d'Anthony Bavouzet, triathlète passionné à qui j'avais communiqué la nouvelle, que le lien vers le site internet de ce nouveau "Xtreme" m'a été communiqué.
Le site est alléchant, des paysages de fous dans les alpes Italiennes, la natation dans le lac d'Iséo, le dénivelé important sur la partie vélo et course à pied.....il ne m'aura pas fallu + de 10 minutes pour me dire qu'il fallait y aller.

Plus qu'une course, sur ce format là, c'est une petite aventure qui doit se préparer longtemps à l'avance pour ne pas être pris au dépourvu. Alors on bouffe des km de cotes, des km de déniv. des épreuves préparatoires, des sorties pourries sous la pluie, des km de natation en piscine (beurk, je préfère la mer....mais année trop froide et peu de nat. en mer cette année) pour que le jour J, l'organisme et le mental soient au rendez-vous.

Alors voilà, les vacances de juillet se sont organisées autour de l'épreuve, en famille, avec 10 jours de bloqués sur le secteur en profitant de lieux vraiment super sympas et d'une population qui l'est tout autant, avec au milieu cette journée de fou qui restera comme un souvenir impérissable, le 09 juillet 2016 je devenais STONEBRIXIAMAN!

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Avant la course

Inscrit le jour de l'ouverture du site d'inscription, le 25 novembre ( je m'étais même levé à minuit pour être sûr d'avoir une place) ça me laissait pas mal de temps pour préparer l'épreuve. Être inscrit tôt, c'est la garantie d'avoir une motivation d'acier tout le long de la préparation. Les courses intermédiaires deviennent des préparations et non des buts en soit et on apprend à concéder du temps pour cette course ultime, sans se tromper d'objectif.

A la clôture des inscriptions le premier avril (si-si!) me voilà donc sur la starting list, N°9! Le nombre d'inscrits est de.....80! Mince, est ce que j'aurais pas fixé la barre un peu trop haut,? Je me souviens m'être choppé un coup de chaud une fois en refaisant le point sur les parcours de ce Stonebrixiaman.
La natation, se déroulera dans l'obscurité totale puisque le départ sera donné à 4h00 du matin! Sur le modèle du Norseman, on sera lâchés depuis un bateau au beau milieu du lac, bateau duquel il faudra sauter dans une eau sombre, pour effectuer les 3 800 m de natation, glop!
La partie vélo, si on est pas trop à la ramasse sur cette partie natatoire "by night", attaque vers 5h15 du matin. Là, le manuel de course précise qu'il faudra une lampe éclairée avant et arrière sur l'ensemble du parcours. Le départ effectivement se trouvera à cheval sur les premières lueurs du jour. Les premiers 60 km sont d'un faux plat montant (250m de D+) en traversé de villages, vient ensuite la première vraie difficulté, le col Passo di Mortirolo. le nom, évocateur pour les cycliste avertis, ne me disait pourtant rien. Le détail de son cheminement lui, m'a tout de suite assis, 2 000m de D+ sur une trentaine de bornes, des passages raides, très raides à 16%/18% pour une moyenne autour de 7.5%. Après une descente tassée, une montée régulière jusqu'au joli village de Ponte di Legno, blotti au pied de sommets de + de 3 000
 m d'altitude, le célebre et redouté col de Gavia, là encore, beaucoup de déniv (1 600 D+) sur 23
Passo di Gavia
bornes environ, 7.8% de pente en moyenne.....assez similaire au Ventoux....pour regagner en aller retour le village de Ponte di Legno ou nous attendra l'aire de transition T2.
Bon, la natation, je sais faire, le vélo, je sais faire.....la course à pied?
Oui, le dessert! Un vrai marathon (les 42 y sont bien pesés) avec un dénivelé de 2 200m.....et ça, je ne sais pas encore faire après la partie vélo...mais en fait pas non plus déjà réalisé "à sec" avant ça. Donc, le gros doute subsiste sur mes capacités à finir cette course = coup de chaud en y pensant!
Le départ de Montpellier est programmé le lundi 04 en voiture, on voyage tranquille, la distance est importante. Une première étape Montpellier / Briançon, on va squatter notre empladcement préféré dans la vallée de Névache, au pied du col de Montgenèvre.
Une petite sortie trail au dessus...pour ne pas rouiller (5KM et 350M de D+), une bonne nuit, bercés par le son du torrent de la Clarée...et reveil un peu frais (11°C). Deuxième jour, passage en Italie, le cheminement est simple, par l'autoroute, Milano > lago d'Iseo.
On va piquer une tête à Marone, je nage 2 bornes dans une eau assez claire mais trop chaude....en tout cas cela permet de prendre quelques repères sur ce  plan d'eau qui accueillera la partie nat. de la course de samedi.


Le reste de la fin de journée sera occupé à chercher un emplacement de bivouac.....impossible, par des routes "extrêmes", ou raideur et étroitesse nous font faire finalement demi tour et squater un virage en bordure de route, seul endroit plat rencontré sur les bornes de bagnole déjà faites, et vue l'heure avancée, on s'en contentera.


Le 06 Juillet, on lève le camp pour Ponte di Legno, après un petit tour ensemble en vélo entre Marone et Pisogne en empruntant la magnifique ancienne route tout au bord du lac, seulement accessible aux vélos et piétons. Juste génial. Petite halte picnic et baignade avant Pisogne ou on fait connaissance avec les serpents d'eau du lac (Max les adore), miam miam.

Après ça, on se sépare, je prend le vélo depuis Marone pour faire une reco. des 45 premier Km du parcours de la course jusqu'à Capo di Ponte, Parcours effectué rapidement avec le thermique qui me pousse plein fer, 34.7km/h de moyenne (!).....rassurant 3 jours avant la course.
On retrouve ensuite l'équipe du "support crew", Harald, "Beaux papa" et Bärbel "belle Maman" au camping Presanella de Temu à 3km5 de Ponte Di legno.
Emplacements au top, on est quasi seuls, proprio sympa, douches chaudes (!) et propres, le luxe quoi!
La nuit est fraiche et reposante, le sommeil est l'élément important de l'avant course....régénération.


Le 07 Juillet, on décide de partir en rando. pour un petit tour du coté des lacs d'Avio, situés 700m au dessus du camping. Altitude 1900, se sera une petite acclimatation.....même si la descente fait bosser les quadris. Les paysages sont vraiment chouette, les glaciers en vue, la montagne!

Au retour, Ursula et moi partons pour un petit tour d'observation en vélo dans Ponte di Legno. On emprunte quelques parties du parcours à pied dont la signalisation (pencartes et rubalises) est déjà en place. Mama, c'est raide!

La place centrale du village est trouvée, l'aire de transition T2 est en train de se monter, on hallucine sur ce choix du lieu parce que très intimiste, en plein coeur de village, entre deux escarpement de la ville. J'imagine déjà le premier passage en vélo avant de rejoindre le col, traversant les rue pavées.....et l'arrivée à T2. Ca va être énorme!
Je simule mon arrivée de samedi en accrochant mont vélo sur une des barres en place....l'impatience grimpe.

C'est le moment de préparer traditionnellement les affaires de course. La logistique est compliquée avec une natation éloignée du village de Ponte di Legno et la possibilité pour un "support team" de suivre son coureur. Aussi, il faut définir où et quand on va se renconter avec Ursula et Harald avec qui sont prévu des échanges de nourriture et de vêtements.



J'ai édité un plan de course qui définit mes passages vélo et course à pied.

Plan de course vélo



J'imagine sortir de l'eau en environ 1h15, compte tenu du fait que nous allons nager la nuit. Je prévoit une transition 2 pour 12h45. Ce plan de course vélo que j'aurais sur le vélo, entre les prolongateurs, me permettra aussi de mieux situer mon cheminement et à doser mon effort.

Plan timing de la partie course à pied
Le plan course à pied est lui, après avoir pu voir quelques parties du parcours sur place, je
pense très optimiste! Il me fait arriver vers 19h15 au sommet.....mais qui vivra verra!

On prévoit qu'Ursula m'accompagne sur le course à pied à partir du Km 10 environ, passage du parcours à proximité du camping Presanella où nous campons. Elle fera un bout avec moi avant de rejoindre le Km 32.

Le 08 juillet, départ de la navette proposée par l'organisation de la course pour les coureurs ayant fait le choix de résider sur Ponte di Legno, joli village de Montagne, station de sports d'hiver, autour duquel se déroulera une grande partie de la course avec l'aire de transition T2 s'y trouvant et la course à pied tournant autour.
Je m'attendais à voir un bus sur le parking mais c'est en fait Francesco, le directeur de l'épreuve, qui arrive avec son Vito, nous ne sommes en fait que 8 à avoir fait ce choix. Les présentations sont faites, on se sent presque en famille! J'ai l'impression de partir en colonie de vacances.
Une camionnette arrivera en parallèle pour charger les vélo et deux des 8 gars.
Départ vers 11h00, arrivée à Marone vers 13h00 à la salle communale où nous attend un repas pris en charge par l'organisation. Pasta pomodore, parmagiano à gogo, fruits, etc....royal.

C'est le moment de prendre possession du package coureur, et là, on est comblés! Pas moins de 6 sacs sont donnés, 1 en tissu contenant les autres,  1 pour laisser ses affaires de natation à la sortie de l'eau, que l'organisation nous ramènera à T2, 1 pour des effets perso. au col de Mortirolo, 1 autre pour le col de Gavia, un pour laisser ses affaires de course à pied qu'on aura à T2, 1 pour ses effets personnels qu'on voudrait avoir à l'arrivée et enfin, 1 contenant le bonnet natation et le Restube (voir plus loin) destiné à sécuriser la partie natation.



Cerise sur le gâteau, l'organisation offre une trifonction personnalisée aux couleurs de l'événement, le NICO FRA en jette! Super qualité....mais je me suis planté en donnant ma taille, elle est donc trop petite ( mince....j'aurais pourtant été fier de la porter, quel blaireau je fais!)


Le briefing est prévu pour 18h30, après le dépôt des vélos au parc. Je choisi de prendre la direction du lac pour prendre un moment de repos car la nuit qui vient sera courte, lever prévu à 2h00 pour un départ à 4h00. Je ne résiste pas à essayer la trifonction en piquant une tête dans le lac......elle est effectivement trop petite, mais c'est ma faute....grrrrr!
Passons, il est temps de déposer le vélo au parc de transition T1 à quelques centaines de mètres de ma petite plage privée. Casque sur la tête, dossard et étiquettes en place sur le vélo, l'entrée dans le parc est décontractée, je vais jusqu'à mon emplacement, N°9, tout de suite en sortant de l'eau. L'aire est sur la promenade su lac, proche de l'embarcadère du bateau qui fait les traversées jusqu'à la grande île de Monte Isola.

Le vélo en place, il est temps de rejoindre la halle des sports pour le briefing.

Le briefing est bien entendu en Italien, mais traduit (bien) en anglais. C'est Francesco, le directeur de course qui s'occupe des traductions et c'est bon. l'ambiance est super détendue et je dois avouer que la clarté des explications et l'ensemble du truc vont vraiment détendre l'atmosphère, on a plus l'impression de partir sur une longue rando. que sur un iron très dur et c'est plutôt bien.
Allé, un petit passage vidéo du briefing, j'adore!


Après le briefing, photo souvenir devant le plastron des sponsors. Le repas du soir, offert par l'organisation,  sera servi dans la foulée, vers 19h30. Même menu qu'à midi mais vraiment aucun problème avec ça. Je suis invité par les deux autres français présents sur la course à rejoindre leur table. Ca cause bien entendu triathlon, what else! Repas avalé, repus comme un pape, il est temps de préparer la nuit, l'organisation proposant aux coureurs esseulés comme moi de coucher sur place.

Après une bonne douche dans le gymnase, je choisis le terrain de foot synthétique extérieur, la température est élevée (+ de 30°C). J'ai mes matelas thermarest avec moi, mon duvet et même un oreiller, grand luxe. D'autres coureurs feront le choix de l'herbe juste à coté, un silence précieux et bien venu s'installe.......en dehors du ronron de l'usine se trouvant non  loin de là et du chien bavard qui aboiera toute la nuit. Deux morceaux de clinex roulés dans les oreilles m'aideront à malgré tout bien dormir!

La nuit sera cependant très courte, 21h30 > 2h00. Le réveil sonne, certains sont déjà debout, d'autres prolongent un peu la nuit. Le temps de rouler les matelas et de ranger le duvet dans le sac étiqueté "personnal", je me dirige vers l'intérieur du gymnase où doit êtrte servi le petit dej. offert par l'organisation mais là, surprise, rien! Niente. Mince, une livraison n'est pas arrivée et rien de dispo. à part la bonne volonté de la personne du bar qui propose de faire cire "la pasta".....mais le temps étant compté, je choisis un  peu désappointé de me diriger vers l'aire de transition T1. Je déciderais de sacrifier les deux sachets de 4 biscuits petit dej. de Lu que j'avais prévu d'embarquer sur la partie vélo. Tant pis, ce n'est pas si grave, je ferais le plein au premier ravito. vélo (il doit y en avoir tous les 30 km).
J'ai environ 45 minutes de temps avant l'arrivée de la barge prévue à 3h30 qui doit nous amener sur le point de départ entre la rive Est et l'île de Monte Isola. Je mange donc mes biscuits et m'hydrate généreusement. La température est douce, autour de 17°C, tout est très silencieux, les halos des lampes frontales et de l'éclairage public sont reposants.

Un aller retour au vélo pour y déposer les affaires à prendre sur la course et y déposer le sac devant recevoir les affaires de natations. Au passage de l'entrée dans le parc m'est remis la puce de cheville et un mouchard GPS qui devra nous accompagner sur la partie vélo et course à pied. Ce mouchard permettra de vérifier le bon suivi du parcours par les coureurs et aussi de les suivre en temps réel le déplacement sur une carte avec le classement de course pour les proches voulant suivre un des leurs.

Devant mon vélo, accroche du dossard au prolongateurs, le topo du parcours, la veste avec téléphone, le bidon iso., les chaussettes, les manchons de compression dans la poche de la veste, idem pour les manchettes, vue la température....juste au cas où, la veste coupe vent roulée dans la poche dorsale...le mouchard GPS, aussi dans la poche arrière.....tout est OK.

Je choisis de ne pas enfiler la combi., ça se fera sur le bateau.
Les derniers effets emballés dans le sac "Personnal", le dépôt du sac "T2" avec les chaussures de course à pied, on peut enfin se diriger vers l'embarcadère.

Un ronronnement se fait entendre du coté du lac.....c'est le taxi qui arrive, dans le noir total, ambiance! Lorsque tout à coup, un son de chalumeau en même temps qu'un lumière intense inonde l'atmosphère. Des lance flammes ont été installés sur la barge qui crache des jets brûlants reflétant sur le lac des halos éblouissants. C'est juste super impressionnant !

Je sors de ma torpeur, la journée peut enfin commencer!

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NATATION

Tout ce petit monde s'agite et se rapproche du quai, le bateau accoste, la passerelle déployée, c'est le moment d'embarquer.
Les visages se font un peu plus tendus mais la bonne humeur est quand même assez perceptible dans l'ensemble.
Ca dure une dizaine de minutes avant un lâcher des amarres. C'est parti.




L'ambiance est zen, au lieu d'avoir une musique criante comme sur pas mal d'aires d'avant course, c'est un groupe de 5 ou 6 de danseurs qui nous accueille, une espèce de ballet mode zen qui évolue lentement sur un son apaisant.

Puis les chalumeaux recommencent de cracher l'incendie, ça chauffe dur, j'enfile ma combi, à une bonne dizaine de mètres mais j'ai l'impression qu'elle va fondre!

Je me déplace vers l'avant du bateau, m'assois et me plonge dans mes pensées, mélange de concentration et d'émotion, je projete le déroulé de la natation et du reste de la journée qui promet d' être longue!

On approche du point de "largage". Francesco prend la parole.....juste en italien, pas de traduction cette fois pour décrire un peu mieux le parcours à suivre. Avec mon voisin j'arrive quand même bien à saisir la première bouée, la deuxième....la troisième c'est la minuscule île et retour vers la T1. Depuis le pont, c'est plutôt clair, les bouées sont en fait des bateaux avec gyrophares oranges.

Le principe de guidage des coureurs, un kayak escorte le premier, il tire une grosse bouée jaune clignotante. Chacun des coureur est aussi équipé d'une petite bouée restube  avec une led qui commence à clignoter dès que la bouée se mouille. Ainsi, chacun suivant l'autre, la chaîne lumineuse permettra à chacun de trouver son cheminement autour des bouées jalonnant le parcours jusqu'à l'arrivée.
Restube accroché!

La pression monte, le son change pour un enregistrement de battements cardiaques balancés plein fer avec un "It's the final countdown de Europe (ouai....pourquoi pas?). puis un gros "PAN!"......je ne comprends pas tout de suite que c'est le départ qui est lancé non pas depuis l'eau après y avoir sauté mais depuis le bateau direct......je saute.

L'eau est d'un noir absolu, tout comme l'ensemble de ce qui m'entoure. Une pression sur le bouton "on" de la montre donne mon départ, la montre s'illumine, c'est presque éblouissant. Je nage assez tranquille, je suis en tête de flèche et cape facilement sur la première bouée. Pas de grosses claques, pas de mecs sur le dos, pas de coups de talons, la natation idéale, la densité des nageurs est faible et bientôt les écarts se font sentir. Après quelques minutes comme ça, je lève la tête, entamant une brasse pour refaire un point sur la bouée.....et, vu depuis la flotte, c'est pas aussi clair que ça, je met les lunettes sur le front......à gauche, à droite....mince, toutes les lumières de la côte sont orange, comme le gyrophare.....à là, ok, petite correction de direction vers la gauche, ça repart. Ce que je n'avais pas prévu, c'est qu'en fait, je m'aperçois que je suis plutôt en tête de peloton et que du coup, les nageurs de devant sont juste......pas là pour les suivre.

Pas de bouée jaune clignotante à moins de 100 m.....va falloir se débrouiller seul. Un trou c'est créé très rapidement, il semblerait que la plupart des nageurs anticipent vraiment sur ce qui va dérouler après et que du coup le rythme est pépère.
Je me demande quand même où sont les autres, arrive la première bouée, l'odeur de gasoil du moteur du bateau au ralenti me rempli les narines...pas glop! Le tour du bâteau est fait, deuxième mise au point, brasse, lunettes sur le front.....c'est loin, j'aperçois un gyrophare, ça repart. Quelques minutes plus tard, je me tape plein fer un mec qui arrive en sens inverse, 3/4 droite (!???), puis un second, puis un troisième, ma sangle Restube fait un noeud avec la sienne....on souri, on se dépatouille, ça repart. S'en suit un long bord solitaire, ha, tiens, une bouée clignote à ma droite, un second nageur est à tribord, cool, pas tout seul et pas perdu (oui, ça paraît bizarre mais je me suis demandé à plusieurs reprises si j'étais vraiment sur le parcours) je continue, dans la même direction, dans mes pensées, essaies de me concentrer sur ma nage, dans ma bulle.
Lorsque je reprend un peu de lucidité, je refais le point, le nageur tribord est parti tout à droite (!?), je remets les lunettes sur le front.....mince, le gyrophare qur lequel je suis en train de caper est en fait celui d'un phare sur Monte Isola, la "vraie" bouée est 200 m plus à droite, ça me donne un petit coup de stress, j'accélère l'allure, vert de m'être planté et d'avoir à nager plus que prévu.....mais regagne assez rapidement le bon cap et atteins la bouée 2, maintenant cap sur "l'isoletta", il fait toujours nuit noire, la petite île est rejointe plus sereinement, celle là, on ne peu pas la manquer!

L'ambiance au passage de l'île est sur-réaliste, le château découpe une silhouette entre les grands arbres dans le sombre, une espèce de maison à la Hitchcock, terrible! Après ça, quart de tour à droite pour rejoindre Marone, la T1. Je nage maintenant parallèle au nageur tribord qui passa babord, et n'est pas si loin que ça, je suis un peu trop à droite, les premières lueurs font leur apparitions, le feu vert et rouge sur la quai sont maintenant visibles, je commence à penser à la transition, sortie de l'eau, mais tout est confus et mélangé, les idées s'entremêlent, ma positon dans le classement, est ce possible, faire rentrer de l'eau dans la combi. avant de sortir de l'eau pour mieux la quitter, mince c'est encore loin, où est le mec de gauche, la compote en vélo, le premier ravito, ha, mince, encore trop à droite, le mec de gauche, tiens un kayak, la compote en vélo, comment ça monte dans Mortirolo?, et Gavia, allé, pile dans l'axe, encore 200 m est je suis dehors, le mec de gauche, pourvu que la fermeture de la combi. ne se bloque pas, allonge, allonge, soignes ta nage ......

Hééééé, un drone à ma droite, je touche au but, j'ai la banane et manque boire la tasse, je suis trop à droite et longe le quai sur 40m pour retrouver la pente de sortie de l'eau, j'avance, ça flache, les photos, le drone, le public, ça encourage, "dai dai, bravo", j'avance encore un peu, le fond, la pente en béton, mon pied touche le fond, je me redresse, fait rentrer de l'eau dans la combi pour mieux la quitter, un mec du staff est là pour me tirer par le bras droit et me pousse au train, "bravo, dai", je suis obligé de lui lâcher que la course est extraordinaire, trop content de
sortir de l'eau, je donne un coup de reins pour attaquer ma sortie de l'eau, glisse, manque me casser la figure, repars, tire sur la sangle, la combi. s'ouvre.......

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TRANSITION 01

Une manche, l'autre, un coup d'oeil à la montre.....1h13 (!) c'est long, ha, 3990m....ok, ceci explique cela, vu le nombre de fois où je me suis recalé lunettes sur le front à faire la grenouille. Beep, T1 enclenché.
Le staff est super accueillant, je trottine vers mon emplacement en empruntant les rampes sur une centaine de mètres. J'arrive devant mon vélo, j'ai l'impression que le parc est encore très plein, cool, ça veut dire que je sors plutôt bien de la flotte. J'entame le dés-enfilage de la combi, mince ça coince, ha ouai, la sangle du Restube, je cherche le clip de fermeture.....clic, ça y est, une jambe aï, crampe mollet gauche, la droite...aï, crampe.

Bon, il semblerait donc que je n'arrive plus à quitter une combi. sans ce détail, mais je sais que ça ne va pas durer et que cela ne signifie rien pour la suite de la course.
Le gars qui est sorti juste avant moi est dossard 13, il est assis par terre occupé à mettre ses chaussettes, il me tend un pouce levé, tout sourire, il me demande en anglais d'où je viens, on échange quelques mots, tous les deux totalement hilares. Il est Suédois, Patrik Sondell, c'est son nom, il partira un peu avant moi. Une clarté pâle d'un début de journée commence à monter, le paysage autour se dévoile dans une espèce de gris bleu uniforme, c'est juste beau.
Je prends mon temps (relativement), enfilant la veste délicatement pour ne rien faire gicler des poches arrière, le dossard, les chaussettes, le casque....déjà?, c'est parti, j'empoigne le vélo pour le décrocher de sa barre, le tourne, prend la selle main droite et cours vers la sortie qui m'est indiquée par le staff plein d'encouragement et de bravo à mon égard, la ligne de passage avant laquelle je ne dois pas monter en selle, beeeeeep, la puce fonctionne, c'est parti pour 170Km de vélo vallonné. Je vais super bien!

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VELO

Mais que c'est beau!

La sortie du parc emprunte une petite rue en pente du centre village, déserte bien entendu. Pas un bruit pour venir troubler celui de ma respiration et du passage de vitesses.
La route principale est rejointe, on peut maintenant pédaler.
Les pieds bien dans les pompes, serrage des velcros, ajustage du casque, visière baissée....et arrêt du temps de la T1 sur la montre pour lancer le reste du déroulé automatique mode "multisport" de la Garmin.
Position aéro sur ce bord de lac, ça roule!
La route qui nous attend sur les premiers 10 Km est juste fabuleuse. C'est l'ancienne route qui n'est maintenant qu'ouverte aux vélos et joggeurs. Elle suit la découpe de la berge, pas très large, avec des enchaînements de courbes. On domine l'eau du lac de quelques mètres, rien ne bouge, tout semble figé tout autour, encore en sommeil.....il est 5h20 du matin.
Je suis surpris par la lueur que j'imaginais moins intense à cette heure, en fait on commence à vraiment bien y voir. je m'étais imaginé devoir louvoyer à la lumière de ma lampette led peu puissante, rien de tel, c'est parfait!
Au détour d'un virage, un photographe, clic clic clic clic, cooool, on va peut être avoir la chance de voir ces clichés. Ben ouai, en fait l'organisation va nous inonder de photos géniales après la course!


Après une dizaine de minutes comme ça, je commence à voir une loupiote rouge en point de mire, c'est surement mon Suédois. Il semblerait que l'écart ne se creuse pas mais que je me rapproche plutôt. Bien, j'appuie mais pas trop, on sait combien la journée sera longue. Les premiers 10 Km seront quand même pédalés à 37km/h de moyenne, c'est plat, sans vent, faut en profiter.

Je finis par rattraper le gars devant au Km 14, on discute une minute sur la beauté du paysage et la chance qu'on avait d'être là. Je le dépasse ensuite,
on se dit "see you later" sachant que la journée ne fait que commencer.
Un peu plus loin, encore une lampe arrière, là pareil, je me rapproche et fini par rencontrer le dossard 24, un Norvégien, Charley PrØdel là pareil, on s'émerveille sur la journée qui s'annonce....je passe devant.
Ca roule comme ça, tranquillement, seul, mes pensées sont concentrées sur le dosage de mon effort. Les routes sont désertes, pas un chat. Le goudron est parfaitement lisse, c'est très roulant.

Un détail important, le marquage du parcours n'est fait qu'uniquement par des pancartes d'une cinquantaine de cm accrochés en sorties de ronds points. Il faut rester vigilant et le stress de ne pas être sur le parcours est bien là. Quelques kilomètres sont effectués avec de gros doutes quand de temps à autre une pancarte apparaît pour regagner en tranquillité..... on est pas habitués à ça mais finalement, ça fait aussi le charme de la course, loin des sur signalisations, loin des flonflons des courses hyper courues. Le parcours se déroule à la manière d'un jeu de piste, ça maintient éveillé.

Le premier ravitaillement pointe son nez, j'ai prévu de faire le plein pour palier au petit dèj. très limité. Je marque un arrêt, prends plusieurs mini  sandwiches salés (un luxe), une banane, une barre....ça repart. La banane en premier, le reste pour plus tard.

Les kilomètres déroulent comme ça tranquillement. Cette partie du parcours qui reste très urbaine nous fait traverser des villages et des zones industrielles de vallée de montagne. la région est connue pour ses exploitations sidérurgiques. pour autant, ça reste pas moche, tout ici est propre et bien rangé.
La position sur le vélo est toujours en mode aéro, sur les prolongateurs, tête baissée. Arrivent les premières petites bosses et il faut jouer du dérailleur, sans s'affoler, sans chercher à garder la vitesse.
Dans un des villages, je rattrape encore un coureur, à tiens, non, une coureuse, dossard 101.
Une moto l'escorte, c'est la première féminine, on échange quelques mots, je semble la sortir de sa bulle, elle a l'air surprise de se faire rattraper....je double mais sans marquer d'accélération tout en gardant les distances reglementaires, du coup, je profite de l'escorte de la moto qui ouvre le bal et prend de l'avance à chaque changement de direction pour qu'on ait plus à réfléchir à la visée de pancartes. C'est plutôt confort et on se prend vite au jeu....l'impression de vivre les images qu'on voit sur les reportages de compte rendus de courses, énorme. Je ne sais pas vraiment où je suis situé dans le classement, en fait, c'est pas important. Je suis là pour finir, aucun objectif de performance, pas de classement.
Je finis pourtant par m'éloigner de la première nana, plus d'escorte!

Encore une vingtaine de km et on va pouvoir attaquer les première pentes, à partir de Edolo. Un vent de face bien consistant s'est installé, hum, ça c'était pas dans mes plans....on va faire avec.
A la sortie d'un village, stupeur, les lumières rouges d'un passage à niveau sont allumées, j'appui en essayant de passer avant que les barrières ne se ferment........raté! Les barrières se ferment devant mon nez! Inutile d'essayer de passer, elles sont faites de telle manière que même un chat n'y parviendrait pas. A droite, pas de train, pas plus qu'à gauche.....le temps paraît incroyablement long, et effectivement, ça dure. Tellement que les trois coureurs doublés arrivent les un après les autres, on en rigole. La barrière finit par se rouvrir, ils me prient de passer devant, l'ambiance est au beau fixe et très amicale et détendue, vraiment chouette!

Bon, du coup j'ai retrouvé mon escorte, la nana me double dans une montée, elle attaque vraiment, je me demande ce qu'elle fait et laisse partir.

Edolo, kilomètre 65, second ravitaillement, je prends un bidon de flotte, une barre, deuxième banane....le ravito d'après n'est qu'au col de Mortirolo.....avec la première grosse difficulté. 1200m de D+ sur 30 km. Je commence à dérouler le roadbook installé sur les prolongateurs, ça fait plaisir. Je rattrape la première fille au détour d'un virage, juste avant un tunnel, on sort de l'ombre de la vallée en s'élevant, pour passer au soleil. Ca fait du bien. Les paysages commencent à être plus alpins.
On se rapproche de la bifurcation du Km 79 qui marque l'attaque de Mortirolo. Là, ça grimpe sévère. On passe de 6% de pente à  des passages courts à 10/12% avec les premiers lacets. Après le deuxième virage, je regarde en contre bas et aperçoit mon suédois qui semble revenir plein fer. Bon, on ne va pas s'affoler, il revient effectivement très vite mais je choisis de ne pas accélérer. Il me double en me disant que j'allais sûrement le refaire plus tard, ce que je n'imagine pas quand je vois la différence de vitesse avec laquelle il me dépasse. La première nana, elle, n'est plus en vue....il semblerait qu'elle ait lâché un peu de lest.
Je garde Patrik en point de mire, il semblerait qu'il ait été peut être un peu rapide à mon dépassement, je suis effectivement en train de le refaire. Bon, du coup, j'arrive à sa hauteur, on discute et on se retrouve du coup à  faire le col ensemble. Plutôt agréable, le temps passe à une allure vertigineuse, et les pentes sont assez régulières, et ça passe bien.



On se rapproche du Km 85, les lacets les plus raides nous font couiner, un passage très court mais très raide est noté à 20%. Patrik me raconte qu'il est sur un vélo qui n'est pas le sien et que son développement est 50/34 devant et .........13/21 (!) derrière. Mince, je comprends mieux pourquoi il fallait qu'il garde une cadence et une vitesse de montée, j'ai un
28 derrière et je suis content de ne pas avoir moins. Encore une dizaine de bornes pour taper le passage du premier col. Le parcours devient plus plan, alternant bosses et petites descentes, c'est ombragé et super agréable. On double un cycliste local qui reste dans la roue.

Arrive le passage du col proprement dit et le ravitaillement j'avais choisi de ne pas laisser de sac avec effets perso. vu la température agréable, il doit faire 10°C, super agréable, j'ai encore une banane et des barres.....je passe sans m'arrêter. Patrik oblique à droite, un autre coureur est aussi arrêté occupé à se ravitailler.....la descente attaque, le cycliste qui n'est pas dans la course passe devant, il va me servir de poisson pilote dans une descente très raide que je ne connais absolument pas, un vrai plus au niveau sécurité, ça me permet d'anticiper les freinages et de laisser filer quand il faut. Le revêtement est toujours aussi lisse, régalade!
J'arrive vite au bas de la pente et rejoins la route principale rejoignant Ponte di Legno, kilomètre 120. Vu la taille des deux axes se rencontrant, une batterie de signaleurs / police est là pour sécuriser le croisement, le troisième endroit de la course avec signaleurs. Impeccable. J'ai même 15 minutes d'avances sur le planning, j'avais misé sur 10h15 à cet endroit, il est 10h00 du matin!

Un faut plat montant de 12 kilomètres me sépare de Ponte, 10 kilomètres de Temu, où ont prévu de m'attendre la "Support team". Harald, support officiel, Bärbel, Ursula et Max, ils ont suivi le tracaur GPS depuis l'ordinateur au camping et connaissent mon classement et mon heure approximative de passage.



Il arrive!

Je les repère sur le coté gauche de la course, je vais bien, "ouai Nicooooooooooo" ils me crient aussi un truc mais je ne comprends pas......sssssss!!!???
Késako?

Je sais maintenant que vient Ponte di Legno et qu'on attaque le dernier gros morceau de la partie vélo,
- Il passo di Gavia - ! Le roadbook tourne encore.....on arrive vers la fin du parcours. Le village de Ponte di Legno pointe son nez, je me réjouis à l'idée de traverser la place centrale. Au moment de rentrer dans le centre village pour le traverser, une moto prend le pas devant, sifflet en bouche, pour prendre l'escorte de la partie de voirie piétonnière, ça ouvre la voie comme l'étrave d'un ferry, j'ai l'impression d'être un élite, c'est très grisant. Arrivé à la place centrale, celle qui accueille T2, il y a du monde, les gens m'encouragent, applaudissent, un ravito. se propose à moi, pied à terre, j'avale un grand verre d'eau, prend une banane et une barre, répond à la question du speaker qui harangue les spectateurs "va bene, si va bene, multo bene, si multo bene" et là j'entend qu'on m'annonce sixième (!???) au classement......HEIN? J'ai du mal comprendre, plutôt seizième...ce qui serait déjà pas mal.....je repars avec ce point d'interrogation, je vais essayer de voir les mecs que je croise sur l'aller / retour dans Gavia et les compter.
Dès la sortie du village, la pente se dresse, c'est parti pour 17 km de montée sans relâche, en passant de 1200m d'altitude à 2652m, on enquille donc un peu plus de 1400m dans la foulée. Je l'avais comparé au Ventoux.....ben effectivement, on est pas déçu. C'est raide, vraiment raide, c'est long, vraiment long! La pente moyenne est de  7,88%, le Ventoux à 7,15%......
Dans les premier kilomètre, un gars me double, il va vite, il est accompagné d'un véhicule qui ira se garer plus loin pour lui filer un bidon, ils m'en propose aussi (!), je décline l'offre, c'est vraiment hyper sympa de sa part. Le gars en question est vraiment rapide, je me demande comment il fait, j'ai tout à gauche et n'avance pas, et puis il faut en garder sous le pied.....je laisse filer en espérant que toute la cavalerie ne débarque pas de la même manière, ce serait un signe très négatif de mon état à ce moment de la course.
On est encore en sous bois, la température idéale, l'altitude se fait sentir. la route devient d'un coup plus étroite et un coup de cul se présente.....la petite vidéo de présentation qu'on avait pu voir sur la page FB de l'organisation me revient à l'esprit.....reste encore environ 9 kilomètres, le passage est vraiment très raide!
Passé ce crux, ça se calme à nouveau mais ça reste intense, il n'est jamais possible de se poser.....je commence à me poser des questions. L'impression que le col n'arrivera jamais se fait sentir. Le panorama s'élargit soudain, je sors de la forêt et découvre un paysage de montagne vraiment chouette.

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Enfin j'aperçois les derniers virages, ils ont l'air loin, comme si il reculaient. Ca tire, je suis essoufflé.....je ralentis..... et m'accroche au mur de cailloux sur ma droite pour reprendre mon souffle, peut être une minute. Allé, on repart, les derniers virages arrivent enfin mais je dois marquer une nouvelle pause, là, je mets pied à terre, les jambes en X, les bras sur le prolongateur......panne de mental, un scooter passe avec un cameraman à l'arrière, il filme la scène, je secoues la tête en me marrant, allé, on repart..........un dernier virage, le col est en vue, c'est gagné!
La haut, le vent souffle un peu et il fait frais. J'avais choisi de ne pas déposer de sac à ce col non plus. Les bénévoles se sont affolés pour rien en criant "Numéro nove" dès qu'ils m'ont eu en point de mire.
Je choisis de bien m'alimenter pour la course à pied qui va suivre. Il est 12h35.....j'ai 20 minutes de "retard" sur mon planning.....j'ai sous estimé Gavia, c'est vraiment très dur! j'ai des fourmies dans les pieds...dire comme il faut appuyer pour monter là haut!
Un grand verre de coca, attention, pas trop de sucres rapides, on va pas se taper une hypo. réactionnelle, puis un grand verre d'eau, je fais le plein du bidon, encore une banane, j'enfile la veste coupe vent que j'ai gardé dans la poche arrière de la veste, la pause durera presque 6 minutes....c'est le moment de repartir!

Juste après avoir rechaussé, je croise Patrik qui arrive, on se tape dans la main, "see you later"!

La monté m'aura pris 1h50....descente 25 minutes. C'est raide, très raide et il faut garder les mains sur les freins en permanence, la tête relevée, c'est dur pour les cervicales et j'ai même des fourmis dans les pouces à force de freiner (!). J'accuse quelques petites frayeurs au freinage avec la roue arrière qui dérape....on va pas se la mettre, je calme le jeu. J'ai un mal bien présent qui est en train de s'installer dans le haut du dos, coté gauche, je dois me redresser pour essayer de m'étirer, difficile dans ces pentes.

Peu avant Ponte di Legno, je profite d'une ligne droite pas trop pentue pour retirer la veste coupe vent et la rouler dans la poche dorsale. Ca sent l'écurie! Le panneau d'entrée de village est franchi, comme
lors de la première traversée, une escorte moto prend le devant, ça siffle, je commence à voir du monde, j'arrive à T2, Ursula est sur la droite avec Max qui tend un drapeau Français, c'est un grand moment d'émotion, j'ai la chair de poule, je sors les pieds des chaussures dans cette rue en pente, un, deux, les pieds sont sur les chaussures, la ligne d'entrée dans le parc de transition est là, devant, la jambe droite par dessus le cadre, prêt à sauter......top, le pied gauche touche un beau tapis rouge......bienvenue à T2!

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