Les
derniers jours avant le départ, plage, séances natation sur 3800m en mer,
petites sorties vélo et course à pied, en travaillant l’intensité. Le travail
est fait, avec sur les 7 derniers mois 4 291.KM décomposés comme suit:
91 KM de natation dont 42 KM en Piscine et 49 KM en mer, 3 537 KM de vélo,663 KM de course à pied , un cumul de dénivelé de 47 421 m. A comparer avec l’historique de certains sur internet, ça me paraît plutôt faiblard et le doute s’installe doucement sur mes capacités à boucler les 234km assortis des quelques 5000m de dénivelé sur la partie vélo et un poil plus de 400m sur le marathon…..mais bon, on y va pour visiter.
91 KM de natation dont 42 KM en Piscine et 49 KM en mer, 3 537 KM de vélo,663 KM de course à pied , un cumul de dénivelé de 47 421 m. A comparer avec l’historique de certains sur internet, ça me paraît plutôt faiblard et le doute s’installe doucement sur mes capacités à boucler les 234km assortis des quelques 5000m de dénivelé sur la partie vélo et un poil plus de 400m sur le marathon…..mais bon, on y va pour visiter.
Je
me suis préparé un petit tableur que j’ai imprimé puis plastifié pour l’avoir
sur le vélo pendant la course me donnant des temps de passages à certains
endroits afin de situer ma course sur un temps final visé (7h30 pour la partie
vélo me parait jouable).
Même
si la semaine précédant le départ est une semaine de congés, on préparera les
affaires la veille et le jour même du départ, pour ne pas changer les
habitudes. En même temps, on est rodé, tout ou presque est déjà dans des
caisses étiquetées. Pour l’Embrunman, les questions vestimentaires se posent pour la partie vélo,
veste, pas veste, manchettes, alimentation aussi, planifiant plus ou moins ce
que je vais prendre et où, que mettre dans le sac prévu pour le ravito de
l’Izoard...etc…
Il
faudra de toute façon attendre la veille pour savoir plus précisément les T° en
plaine et au col pour préciser tout ça….
En
voiture, c’est parti, on part le dimanche, la course est jeudi, on va y aller
en douceur en créant des étapes dans le Dévoluy où on va aller essayer de
visiter deux randos faciles avec Max sur des itinéraires vus dans un hors série
de Montagne Magasine, chouettes journées en perspective, chercher un endroit
pour dormir, en pleine nature, près d’un torrent, cherchant le point de vue et
le coté ensoleillé pour le petit dej. du lendemain, on adore!
Le
13, on arrive sur Embrun, la vue du lac me donne des frissons, on y est. Après
m’y être projeté des centaines de fois, au cours des entraînements, en cogitant
dans les longues sorties vélo, les levers à 5h00 du mat pour aller courir, les
sorties natation en mer ou les allers et retours fastidieux en piscine, le jour
de la fête se rapproche et se concrétise. Peut être se que doit ressentir une
femme en ceinte quelques jours avant l’accouchement, avec ses interrogations
sur une partie d’inconnu, impatience, stress, excitation, émotion…..tout cela
en boucle.
Arrivée
à Embrun, la ville entière semble galvanisée par ce trentième anniversaire, une
épreuve par jour avec des formats sprint, CD, duathlons etc. Pas un mètre sans
qu’un prolongateur ou qu’une paire de mollets en « compression »
pointe son nez . Sur le rond point d’entrée de la ville, trônent fièrement de façon un peu naïve, trois figurines grandeur nature, un nageur, une cycliste, un coureur, un peu plus loin la
banderole sur laquelle on pourra lire " trentième anniversaire
d’Embrunman, le triathlon le plus dur du monde" (ce que s’obstine à
afficher l’organisation après les créations du Norseman, du Swissman ou de
l’Altriman qui revendiquent chacun leur difficultés et leur status de
« plus dur du monde »)
Bon,
ayant quelques doutes vis-à-vis de certains récits de course lus sur internet,
je me dis que faire une visite de la dernière partie vélo serait la bienvenue.
Ursula & Max vont faire un tour au lac et j’enfourche la monture pour une
reco. du Chalvet. J’emprunte le rond point des Orres pour bifurquer et
rejoindre le pont neuf, à l’attaque proprement dite de ce que certains
appellent « la bête du Chalvet ». Pour rejoindre le pont neuf, je
prends une partie du parcours marathon en sens inverse, non d’un chien, ça
descend vachement!
D’autres
cyclistes auront décidé de faire la même chose que moi à J-2, l’un d’entre eux
vient d’y laisser son dérailleur arrière, sic! Il aura demain pour en trouver
un neuf et faire ses réglages. Pour ma part, toujours un petit problème de saut
de chaîne sur le passage du grand au petit plateau, un tour de clef Allen et
c’est réglé. Le Chalvet, sans être extrême, affiche pourtant la couleur, à
trois endroits j’aurais tout à gauche en 34/27 jouant la vélocité plutôt que le
« en force » mais laissant imaginer une fin de parcours encore dans
le dur. Ca s’étire comme ça sur un petit 7 km, du KM 171 au KM 178 mais gagnant 400m de dénivelée avec des
passages à 12% avant de basculer dans une descente pourrie, revêtement à la
limite, trous et gravillons. S’en suit 10KM de cette descente avant de
rejoindre le bord du lac. On pense forcément au surlendemain et à ce que l’on
pourra ressentir si on arrive entier à ce stade de l’épreuve. Ceci dit, pour le
moment, aucun stress ressenti, s’en est presque bizarre. Tellement inconnu et
sans prétention que pour l’instant, je suis paisible.
Une nuit normale avec un
bon sommeil plus tard, nous sommes la veille du départ, toujours pas de stress.
La matinée sera occupée par le retrait du dossard dans la salle des fêtes en
ville haute, un passage par le lac pour un tour du parcours natation et une
session de farniente. La natation s’annonce plutôt confortable comparativement
à un parcours en mer, pas de courant, eau plate...même si l’eau douce porte un
peu moins, au niveau goût, incomparable. On ne finira pas avec la langue cramée
par le sel.
L’après
midi, je prépare la caisse pour demain, elle doit contenir l’ensemble des
affaires de course, à déposer sous la chaise dans le parc. Avec ça,
l’habituelle session de préparation du dossard sur la ceinture, les étiquettes,
les sacs avec la prépa. du sac pour le col d’Izoard dans lequel je laisserai
uniquement de la nourriture, deux jambons beurre, deux gâteaux sport, une barre
de céréale pour manger sur les 80 derniers KM du parcours vélo.
Préparation de
bidons avec la poudre que j’ai l’habitude de boire à l’entrainement. Il fera
beau, le choix vestimentaire s’oriente sur une veste sans manche avec ses
poches confortables dans le dos, la trifonction dessous, une paire de
manchettes. La T° à 7h00 dans le parc à la sortie de l’eau ne devrait pas malgré
tout dépasser de 15-16°C.
Ne pas oublier le tableau que j’ai imprimé avec des
temps de passage pour le parcours vélo afin de me situer dans le temps sur le
parcours et de gérer l’allure en fonction du temps visé de 7h30 sur cette
partie de l’épreuve. Parlons en justement des temps visés. Les séances
d’entrainement me laissent pouvoir partir sur 1h05 en natation, 7h30 en vélo
et….. ? sur le marathon. En effet, si le seul marathon sec couru l’an
dernier à Montpellier sans entrainement spécifique passait à 3h28 , qu’en
sera-t-il après les deux premières étapes de ce format Iron Man ? Ca
demeure le gros point d’interrogation de cette course à venir, et je sais que
seule une gestion efficace du vélo me permettra de ne pas sombrer sur la course
à pied, qui demeure un marathon, là auss,i pas tout à fait plat avec ses 428m de
dénivelé.
Le
briefing de course est prévu à 5h00 au village exposants. Ecran géant avec des
vidéos en boucle sur les précédentes éditions, on y voit et revoit le départ
natation de nuit, les boucles de l’Izoard, le parcours marathon, les héros de
l’épreuve avec les Zamora, les Faure, les Baylis, les Louison, Ferrer etc…
Pour
parfaire les habitudes, le briefing commencera en retard, là, le tour des
recommandations de courses par les arbitres en termes de règlement et les
conseils de l’organisation pour la course sur le parcours, les ravitos. Etc…sont
donnés.
Je
croise Alexandra Louison sur le tapis bleu avant le passage de la barrière des
arbitres. Là, vérif. du bracelet coureur, petit arrêt par la case marqueur, le
1169 est maintenant présent sur mon épaule et cuisse gauche. Le parc est
immense, les premières rangées sont destinées au coureurs pros et au dames,
ensuite les coureurs étrangers puis les autres anonymes comme moi. Je dois
aller jusqu’à la rangée N°28, repérant un point remarquable, facile, le panier
de basket est deux rangées en avant, pour ne pas trop chercher demain au moment
des transitions, ensuite, au fond à droite, à trois vélos de la bordure, coté
plan d’eau. Là, le vélo est accroché à l’envers, contre la barrière.
J’y ai
scotché deux morceaux de mousse pour ne pas abimer ma monture lors du retrait /
dépôt de demain. Un gars qui passe propose de me prendre en photo avec mon
appareil. Clic, c’est dans la boite.
Tous
les athlètes sont sympas ( !), on échange avec le mec d’en face qui part
en vélo de chrono, pas le mieux adapté pour ici, il m’explique qu’il s’est fait
tirer son vélo montagne à Nice (la nuit dans sa voiture) en accompagnant sa
belle qui faisait l’Ironman en juin ; Pas glop ! Bon, c’est le temps d’y aller, Ursula & Max attendent dehors derrière les
grilles. Le parc sera gardé par des types avec chiens. Celui qui touche à mon Gir's un gros coup de molaire. A demain vélo, ce sera une longue et dure journée.
Le repas du soir arrive," tiens des pâtes". Ce n’est pas le
repas du condamné, pourtant, je me souviens que les voisins de camping ont eu
l’air solanels en me souhaitant un dernier « bon courage pour
demain ». Il s’agit d’un couple avec un enfant. Le père est sur la
dernière ligne droite avant l’UTM4M, un ultra trail de 160KM avec 10 000m
de dénivelée, rien que ça. Le fils, 10 ans vient de finir son triathlon avenir
ce matin, la maman les accompagne. Un peu plus tard, dans le bloc sanitaire,
des enfants me demandent en voyant le N° au marqueur si je pars demain matin
pour « le grand triathlon », fiers, je réponds que oui, sans vraiment
réaliser que là, effectivement, j’y suis. Je partirais demain pour
l’EMBRUNMAN ! Incroyable.
La nuit necommence pas super bien avec des voisins Hollandais
d’habitude en mode super silence qui cette fois débattent de je ne sais quoi,
ça durera un moment, m’empêchant de trouver le sommeil. Un peu plus tard, les
hurlements d’un gamin qui ne s’arrête pas après au moins 10min. je suis sur le
point d’aller voir quand enfin ça s’arrête. Ouf, je vais pouvoir m’endormir.
Bon, bien que très serein, c’est le genre de nuit où on se dit qu’il faut
dormir ( !) pour être en forme demain, on regarde l’heure, il me reste
plus que 6 H pour bien dormir….4H….dans 2H je me lève…..c’est 4h00, mince,
c’est l’heure !
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