mercredi 9 septembre 2015

Embrunman 2015: AVANT LA COURSE


Cette année, peut être moins de coupure que l'année passée, malgré le pied cassé d'Août dernier qui m'avait laissé deux mois sans pouvoir nager ni courir mais qui du coup m'avait donné la motivation, celle de revenir au niveau laissé avant la fracture. En fait, ça m'a même fait sauter un cran avec des perf. sensiblement supérieures à celles de 2014 sur la partie vélo et course à pied.
Les épreuves de 2015 ont toutes pu voir une amélioration du classement avec un gain de vitesse sur ces deux disciplines (en dehors du tri. L du Salagou qui fut une catastrophe sur la course à pied)

Un autre facteur positif, l'intégration de séances en « collectif » avec la participation à pas mal des traditionnels tours à Vélo avec José du MAT (Montpellier agglomération Triathlon) qui m'aura permis de partager et d'échanger avec d'autres cramés de la discipline. Au passage de les remercier pour leur accueil et leur punch, j'ai beaucoup à leur devoir !

Deuxième événement collectif, à pied, avec le « Night Run Montpellier » qui m'aura permis de courir « social » et de pouvoir avoir des séances de 20K quasiment tous les jeudi soir, quand l'hiver et la nuit me motivent plus à rester à la maison que d'aller courir.

Le coté social des ces séances sera vraiment porteur positif cette année, après deux ans d’entraînements en solitaire.

Bon, coté des bornes enchaînées, les 7 derniers mois de 2015 auront permis de totaliser

5 330 KM totaux (4 889 KM en 2014) décomposés comme suit:

NATATION :
82 KM (90 KM en 2014) dont 58 en piscine (40.2 KM en 2014) et 28 KM en mer (49.8 en 2014)
VELO : 
4 317 KM (3 934 KM en 2014)
COURSE A PIED : 
930 KM de course à pied (824 KM en 2014)

A noter, 600km ont été effectués au mois de juillet en vélo-sacoches avec Ursula (Bordeaux – Hendaye et un peu plus... )

Les dernières séances ayant été 120K de vélo le dimanche, puis 10K de course à pied le lundi, ensuite la reco. du Chalvet le jeudi et pour finir 1,5K de natation dans le plan d'eau d'Embrun le vendredi 14 Août avec un bon feeling.
Entre temps, le mardi pris pour la préparation des affaires, le jour du départ, à l'arrache, un peu comme d'habitude.
J'ai du mal à intégrer le fait que la course se déroule le samedi qui vient, après l'avoir imaginée des fois et des fois, cette fois on y va, « l'Embrunman, c'est Maintenant ! »


On prendra le temps d'arriver sur Embrun avec deux étapes en mode touriste, passant par les gorges de May, profitant de l'occasion pour visiter des lieux devant lesquels on passe d'habitude sans s'arrêter et dormir au bord du torrent avant de retrouver Gernot (beau frère), Caroline (belle sœur), Muriel et Léna (cousines), qui sont en vacances sur « Lagrand» non loin d'Orpierre, et qui ont prévu de venir
On les rejoint pour un petit déjeuner copieux avant de passer la journée au bord de la rivière, tranquille, c'est le maître mot de ces derniers jours.
encourager le beauf que je suis le 15 à Embrun. Va falloir assurer !
Le soir on repartira pour un bivouac sur Réallon avec le jeudi matin une petite rando, toujours tranquille, au dessus de la vallée, histoire de se dégourdir les gambettes. Il fait beau et chaud et le meilleur se profile au niveau météo pour le jour de la course. Je veux du soleil !





Arrivée sur Embrun, beau temps, prise de l'emplacement sur le camping des Tourelles, le même depuis trois ans.....va falloir changer !
Tiens, et si on s'écoutait ça en lisant........https://www.youtube.com/watch?v=Yc4er-Y-BB8
A peine le repas pris, on partira Ursula et moi pour la reco du Chalvet en mode rando., histoire de repérer si les bosses, les trous et les gravillons sont toujours là et desquels il faudra se méfier dans la dernière descente sur Embrun à partir du KM 181, partie ou l'attention devra rester au taquet, malgré la fatigue accumulée de la partie natation et vélo.

La météo change, des pluies éparses viennent nous rafraîchir dans les lacet du Chalvet sans vraiment nous mouiller. Les prévisions pour le jour de la course nous laissent pourtant espérer passer entre les gouttes. On y croit.

Sur le retour, on en profite pour faire le crochet par la salle des fêtes pour le retrait du « pac » coureur, avec le dossard, la puce, le bonnet, le tee shirt plus fluo que fluo auquel on a droit avant course......aurais-je droit à celui du finisher ? Hummmm, la question reste entière, car, même si cette année j'ai un moral solide, campé sur la position de profiter un max. de cette course et de la boucler coûte que coûte, on peut toujours avoir des impondérables, une casse mécanique sur le vélo, une chute....

Vendredi matin, petit tour sur le plan d'eau, le beau temps est revenu, je nage un tour de plan d'eau afin de prendre mes repères et me rassurer sur ma natation pour le lendemain matin, le tour sera bouclé sans forcer en 25 minutes, plutôt bon pour le tempo, la température de l'eau est parfaite, autour de 21/22°C. Ça laisse espérer le meilleur pour demain !

Retour au camping pour le repas de midi. Un point météo.....aï, ça à l'air de se gâter, des orages sont prévus pour cet après midi et il semblerait que pour demain, la pluie soit plus présente que prévue avec une baisse sensible de la température. Pas bon !

Le stress là dessus commence à monter, JE VEUX DU SOLEIL ! C'est pourtant pas compliqué, non d'un chien !

Effectivement, l'après midi, le tonnerre de fait entendre au loin d'abord, pour finalement nous rejoindre, le vent, le front froid, arrive plein fer, on retend un peu la toile de protection au dessus de la tente et ......on attend, d'abord dehors, un peu recroquevillés sous les quelques m² au sec.....avant de se résoudre à rentrer dans la Quechua 2 sec. pour une sieste imposée par ce temps pourri. Le réveil est calé sur 16h00, car on doit, quoi qu'il en soit, descendre au parc de transition pour y laisser le vélo puis assister au briefing de la course calé à 17h00.
Les zombies bleus attendent une accalmie

Il pleut des cordes, le vent souffle, j’essaie de ne pas penser, laisser la pluie de coté pour m'endormir et espérer que demain sera sous des cieux meilleurs, car passer plus de 13h de course sous la pluie ne me passionne pas, j'ai même horreur de ça, et l'idée de pédaler sous une pluie froide me rebute. …..


L'heure de descendre à sonnée, on prend, Ursula et moi, la décision de partir en voiture, malgré la certitude qu'on aura un mal de chien à trouver une place pour se garer. En bas, effectivement, c'est le bazars, tout le monde aura attendu la dernière minute pour ne pas se mouiller et si on arrive à se garer sans trop de problèmes, l'entrée dans le parc de transition voit s'allonger une queue d'attente digne de celles qu'on imagine devant un musée parisien à l'ouverture d'une expo. renommée.


Une accalmie permet quand même de se positionner dans la queue sans trop se mouiller, la tenue de rigueur restant la veste gore tex, le poncho ou....le ciré de marine, on reconnaît les bretons !

De son coté, l'organisation fait un bon boulot en divisant la queue en quatre ou cinq, par n° de dossard, et ça va finalement assez vite.

En rentrant sur le parc, c'est un mini chaos, le vent d'orage à couché pas mal de barrières, soulevé les tapis, fait tombé les trépieds des baffles en bout de rangées. Des vélos arrivés là avant l'orage sont au sol, dans des flaques d'eau.                                              
Les tapis bleus sont noyés sous plusieurs cm d'eau, et l'organisation nous demande de ne pas disposer les vélos sur les barrières comme d'habitude mais de les caler du mieux possible au sol ou ailleurs sans risque de les voir malmenés par des rafales qui pourraient encore venir.


Mon emplacement, rangée 24, en queue de gondole coté lac, au top ! Sûr de ne pas avoir à chercher sa monture quand on sort de l'eau.



Le vélo est donc laissé là, pour une nuit, avec un gros sac poubelle découpé pour l'occasion, recouvrant la selle, la chaîne, le dérailleur avant et arrière.



J'ai du mal à laisser mon vélo sur ce parc détrempé et l'imaginant sous la pluie toute la nuit....mais on sera 1300 à devoir le laisser dans les mêmes conditions, pas le choix.
En ressortant, je croise des experts qui font le décompte des dégâts sur différents matériels couchés au sol, qui par endroits entravent le passage.
Une nuit de réparation attend les techniciens afin de rétablir lumière et son sur le parc, tout doit être prêt pour demain, 4h30 à l'ouverture du parc et l’accueil des 1300 coureurs.

La préparation des affaires de course est un peu compliquée, avec la pluie qui tombe encore au retour sur le camping et les idées qui ont du mal à suivre.....faut rester concentré, la course commence maintenant. Ne rien oublier, le check-list est méticuleusement fait, le choix des vêtements, de l'alimentation, faire rentrer ça dans la caisse imposée par l'organisation, le reconditionner dans un sac à dos , plus pratique pour la descente d'une 20 aine de minutes jusqu'au parc au plan d'eau.

Tout est ok, on peut préparer le repas du soir, céréales méditerranéennes et tomates.

Au lit vers 21h30, c'est parfait, suffisamment tôt pour bien dormir. Réveil réglé à 3h15.
La nuit est assez bonne, bien que, quelques réveils soient venus l'entrecouper, je ne peu pas m'empêcher de regarder l'heure, 11h20, chouette, encore 4h00 de sommeil.....1h50, hummm, reste encore 1h30 environ, je me sens déjà assez reposé et replonge jusqu'à....3h10, le réveil n'aura pas à sonner.

Je sors de la tente, tout est tranquille, un coup d’œil vers le ciel, quelques étoiles sont là, pour me rassurer, ça n'a pas l'air complètement pourri. Le thermomètre indique 12,7°C, ça colle avec les prévisions, il annonce aussi des grosses pluies.....j'essaie de rester optimiste et m'interdit d'aller sur la page de météo France. Je prends le temps de préparer un café, mon bol de céréales + lait de soja (j'ai arrêté le lait de vache depuis 72h00), biscuits Gerblé petit dèj., tout ça en mâchant du mieux possible, la course se joue aussi sur ce genre de détails. (je pense)
Petit tour au toilettes, la tri fonction sera cette fois enfilée seulement sur le parc, juste avant la combi., ça évite les gymnastiques compliquées et les pertes de temps.

4h20, tout est OK, je me sens bien incroyablement serein. Je peux descendre. Un petit bisous à Ursula, c'est parti ! Sac au dos, caisse pliée sous le bras.

La descente sur le parc se fait en solitaires, quelques voitures passent, des Zombis triathlètes au volant. Au loin, les phares et feux convergent aussi tous dans la même direction, quelque chose se trame dans l'obscurité, mué par cette même énergie, "l'Embrunman énergie", qui se libère petit à petit et qui irrigue les veines des participants, de leur proches venus les soutenir, un élan extrêmement positif.

L'entrée au parc se fait après avoir franchi le comité d'accueil des vigiles de la sécurité, bracelet coureur, casque sur la tête, jugulaire fermée, dossard et marquage doivent être visibles, un peu plus loin, on recommence avec les arbitres qui veillent à ce que rien ne dépasse de la caisse, mince, je déplie la caisse et y bourre mon sac à dos. Ok, « bonne course » me souhaite l'arbitre, la moquette bleue est là pour accueillir les pas feutrés de 1300 athlètes au départ.

Je vois que je suis relativement plus tôt que les années précédentes et c'est confortable de prendre son temps, sans stress. Rangée 21, tout au bout, coté lac, mon vélo m'attend, il n'a pas bougé et le sac plastique aura joué son rôle protecteur au poil.

Je procède aux préparatifs habituels, vélo sur la barrière, suspendu par la selle, le compteur mis à zéro, le braquet sur 34/16 pour partir facile sans cramper sur les pédales, élastiques sur les chaussures, accrochées au pédales, élastique sur blocage de roue à gauche, sur le dérailleur avant à droite, disposer la caisse sous la chaise, chaussure de course à pied « prêtes à », avec chaussettes dedans, dessous, le sac trail avec mes ravitos perso. (compotes de fruit, barres salées) et 75 cl d'eau, une casquette pour.....la pluie ( !?) … le tout sous un sac plastique afin de ne pas les retrouver pleine de flotte à mon retour de vélo. Les affaires sèches d'après course sont aussi là dessous dans un autre sac plastique.

La veste vélo est posée sur le dossier de la chaise, dans les poches du dos, barres salées, nougat et pâtes d'amandes + biscuits ptit dej. Gerblé et compote de fruits, mais aussi la veste coupe vent.
Les manchettes sur les accoudoirs, chaussettes sur le plat de l'assise.....
Il est temps d'enfiler la tri fonction, dans la noirceur du parc qui commence à s'agiter, le DJ balance de la musique pêchue, contrairement aux années d'avant ou un silence presque absolu y régnait.
J'aurai préféré des trucs un peu plus soft qu'une espèce de salsa techno peu propice à la concentration dont j'ai maintenant besoin.

Après la tri fonction, la combi est vite enfilée, la température est assez agréable. La montre allumée en mode « multisport », les bouchons auriculaires autour du coup et le bonnet coincé dans le coup de la combi, un dernier coup d’œil à la chaise en répétant les gestes qu'il faudra faire à la sortie de l'eau pour ne pas perdre trop de temps. J'ai les idées claires, preuve que le stress n'est pas au maximum, juste ce qu'il faut pour attaquer sans mollesse.


Je me dirige vers le sas de départ qui n'est pas encore ouvert, assiste au départ des femmes, 5h50, 10 minutes avant la meute pour ne pas subir les affres du tambour de machine à laver, mode essorage.
Tout de suite après le sas s'ouvre, on ne change pas les habitudes, à droite toute, le plus devant possible pour ne pas trop subir le raz de marée de près de 1300 gars à l'eau (- 69 féminines je crois).
Je me rapproche de l'eau pour mouiller mes lunettes et diluer l'anti-buée que j'y ai mis. J'entends soudain la clochette, celle qu'Ursula amène à chaque course et qui me permet de la localiser à tous les coups. C'est chouette, elle est juste là, à 5 m, tassée dans la foule qui c'est entassée pour ne pas louper ce moment hallucinant du départ de nuit.

Stéphane Garcia, incontournable animateur des triathlon de l'hexagone est là qui chauffe le public et les coureurs. On entend la même musique à fond les manettes quelques minutes (encore et toujours Kavinsky – Roadgame > https://www.youtube.com/watch?v=N8ZAx_OvKpM)
......puis plus rien, problème de sono....comme un peu chaque année, mais bon, on regarde nos montres, le mec de derrière me fermera la combi, les bouchons dans les oreilles, bonnet sur la tête, lunettes sur les yeux, on peut enfin y aller, on applaudit, on est dans sa bulle, il fait noir, les spectateurs crient des « allez Marcel (Zamora, quintuple vainqueur)», « Allez Papa » « Allez Tonton », les visages se crispent la tension est maintenant palpable, je me projette dans les minutes qui vont suivre, se placer, placer sa nage, profiter, profiter de ses instants uniques, l'émotion est au taquet.....le stroboscope est en marche, les flash des appareils photos crépitent....




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