mercredi 9 septembre 2015

Embrunman 2015, L'APRES COURSE


L'aire d'arrivée est une espèce de fourmilière, le fouillis total, les arrivées se succèdent, le photographe est là, les speakers, les bénévoles chargés de remettre la médaille, ceux qui s'occupent de donner le tee shirt finisher, les mecs arrivés avant, ceux qui arrivent après, le bruit, le son, le gros son, et plein de gens du staff et d'autres encore qui sont là et semblent ne pas faire grand chose mais qui s'agitent quand même dans tous les sens, les spectateurs derrière les grilles ….tout ça sur quelques m² de tapis bleu. Je marche deux pas, puis appui mes mains sur mes genoux, me penchant en avant, le temps pour un bénévole de me glisser la médaille autour du coup, une petite fille se glisse sur le coté comme pour beeper la puce (?) en disant « bravo Monsieur », je trouve ça touchant. Je me redresse, deux pas plus loin, on me demande la taille de mon tee shirt.... » taille d’allumette » je réponds, le mec en face semble ne pas saisir...ok, « du M ça devrait faire l'affaire ».

Je reste là quelques seconde puis me dirige vers la plate forme de Stéphane Garcia, j'avais envie de lui taper la pogne en passant l'arche mais il était en retrait sous la tente, à gauche, je lui donne une tape dans le dos « hé, salut, je m'étais promis de te taper dans la main sur la ligne, merci pour ton travail », il a l'air un peu étonné mais ravis, sympa Stéphane !
Un petit tour sur moi même, je m'écarte un peu, avant de m'appuyer sur la grille, courbé en avant, un trop plein d'émotion m'envahit, je suis obligé de lâcher quelques larmes, dans une espèce de convulsion de sanglots, mélange de fatigue, de joie, de je ne sais quoi.....ça dure quelques seconde, et puis ça repart comme c'est arrivé. Je me redresse, je me délecte encore quelques secondes de cette aire d'arrivée avant de me diriger vers le parc.
Humm, à gauche, l'aire du ravito d'après course, boah, j'ai la dalle, j'y vais. Là on me propose des frites, un sandwich jambon emmental et......une bière. Je demande en blaguant si c'est bien sans alcool, le gars semble étonné.....heu....non, je lui demande alors « combien de degrés »... « chais pas moi, 4 ou 5 » me répond-il. « OK, alors on part sur une bière ». Soyons fous, mais puisque j'ai l'impression d'aller plutôt pas mal, je me dis qu'avec les frites et le sandwich ça devrait le faire.
Une bière dans la main droite, l'assiette dans la main gauche, médaille autour du coup et tee shirt sous le bras, je me pose le derrière sur le bord d'un transat.....hyper bas et l'effort à faire pour amortir la chute me fait sentir mes cuisses assez fort.....mais ça le fait. Je prend le temps de manger avec une vraie délectation et la bière glacée.....juste parfait !
Une dizaine de minutes passent comme ça et je me dis qu'il faut que je bouge avant d'avoir froid. Pendant que je mangeait, deux mecs autour de moi qui pensaient aller bien se sont retrouvés à grelotter dans tous les sens et, remarqués par des médecins en poste autour ont été invités à les suivre sous la tente secours jouxtant l'espace « détente » ou je me trouve. Baisse de tension, hypoglycémie, déshydratation....sont monnaie courante à la sortie de courses de cette envergure (voir mon résumé de 2013).
Je me lève donc, assez péniblement, ça tire pas mal dans les cannes, mais globalement ça va. Je remercie une fois de plus les bénévoles et prend la direction du parc pour retrouver mes affaires et plier.
Je me sens incroyablement bien. A la fois soulagé, heureux, fier, léger, invulnérable (?!).....vivant !
Derrière les grilles, Ursula, Gernot, Caroline, Muriel, Léna sont là. Je les aperçoit de loin alors que j'arrive avec une démarche pas ce qu'il y a de plus détendue. Ça fait hyper plaisir de les voir. On se donne rendez vous à la sortie du parc dans 10/15 minutes.
Je retrouve aussi ma chaise, mon vélo, ma caisse et mes affaires.....la panoplie de l'Embrunman....comme celle de Bat-man qu'on aurait pu vouloir que ses parents commandent pour le Noël de ses 6 ans. J'en ai 43, bon. La panoplie un peu plus chère.
Je ressort de mes grands sacs poubelle mes affaires laissées au sec ce matin et m'habille. Le reste des affaires rapidement mises dans mon sac à dos. La combi laissée derrière la chaise remise à l'endroit, pliée méthodiquement dans son sac de transport. Je plie la caisse. Le sac sur le dos, j'attrape mon vélo, de la même manière que.....près de 12h00 plus tôt, après la natation. Caisse sur le guidon, je regarde ma chaise une dernière fois. L'étiquette 1017 c'est décollée est traîne par terre, fin d'une journée de fête, un moment de mélancolie.
A la sortie du parc, on se retrouve donc toute la petite équipe, on décide d'aller manger une pizza sur le resto. Juste à coté. C'est l'usine à gaz, les mecs sont complètement débordés...en oublient du coup ma pizza, pas grave, on partagera des pizzas bizarres, toutes sucrées au miel, mais c’est bon quand même, j'ai vraiment faim.
Harald et Bärbel qui avaient suivi la course sur le live du site internet depuis l'Allemagne m'appellent pour me féliciter, ça fait chaud au cœur ! Des SMS des amis, de la famille, des messages et des commentaires Face Book viendront compléter le tableau du livre de bord des « heureux suporters » du Nico. Au passage de les remercier, j'ai essayé d'avoir des pensée pour eux à certains moment de la course, ça me donnait du courage dans les moments durs. Une pensée spéciale pour Michel, il se reconnaîtra, à qui je n'ai pas donné de nouvelles depuis bien longtemps et à qui je dédie ce compte rendu.
Repas terminé, on remonte au camping à pied. Les voisins de camping applaudissent quand ils me voient, ça fait toujours plaisir. Le lendemain, un autre voisin vient prendre des nouvelles de ma course....la quarantaine, hyper-actif, il va se mettre au triathlon.
On repars après demain pour une petite virée à travers l'Italie, l'Autriche, l’Allemagne...avant de retourner à Montpellier.
Il faut encore se doucher, trier les affaires....pff, demain, il fera jour !
La nuit, est Ok, à part les guibolles qui semblent vouloir continuer à courir, du coup, un peu de mal à m'endormir. Le lendemain matin, beau temps, super agréable. Si je sens mes mollets un peu courbaturés, rien de dramatique et je me sens plutôt en forme. Après avoir fini de trier, laver, ranger, on partira faire une balade en vélo avec Ursula, pique nique au bord de la Durance et petit tour du coté de Barathier, j'en profite pour me faire une séance "cryo" dans la l'eau bleutée de la rivière .


Le soir, un repas royal au restaurant «Le mot de la faim » (http://www.restaurantlemotdelafaim.fr/) que je recommande à tous (réserver 12h00 avant) on aura même l'occasion de goûter la « Pizzamora », la pizza que Marcel Zamora commande les veilles de course, c'est là qu'il vient manger les 14 Août depuis plusieurs années......et pour le dessert, la Pizza myrtilles....j'en parle même pas.

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