Pan !
Le coup de feu du départ est donné, toujours un peu surpris, il faut y aller. Pas très loin de la première ligne, ça cours d'entrée de jeu, les spectateurs sont en furie, ça gueule de partout, les trompettes / klaxons sont à fond, les premier 50m sur un gravier roulé pas confortable du tout avant de toucher la flotte, ça continue à courir une vingtaine de mètres encore jusqu'à ce que l'eau m'arrive à mi-cuisses, devant, une gerbe de flotte s'élève dans le halo d'un projecteur porté par un bateau à gauche, un plongeon "delphin", un autre, maintenant il faut nager. Je suis heureux d'être là, je nage avec le sourire (!), mélange d'émotion et d'envie d'en découdre. Combien de fois ai-je imaginé ce départ pendant les longs mois de préparation ?
On peut cliquer sur ce lien https://www.youtube.com/watch?v=oxevQv9sdko
avant de cliquer sur le "play" de la vidéo en dessous, j'aime bien ce morceau, je trouve que ça va bien avec l'atmosphère ce que je veux décrire et donne aux images et au texte qui suit une 3 ième dimension.....
On peut cliquer sur ce lien https://www.youtube.com/watch?v=oxevQv9sdko
avant de cliquer sur le "play" de la vidéo en dessous, j'aime bien ce morceau, je trouve que ça va bien avec l'atmosphère ce que je veux décrire et donne aux images et au texte qui suit une 3 ième dimension.....
L'obscurité est vraiment importante, comparativement aux deux éditions précédentes auxquelles j'ai participé, la couverture nuageuse à vraiment gardé la nuit noire pour ce départ, ça brasse aussi beaucoup plus et je me prend pas mal de tartes sur les premier mètres nous séparant de la première étroiture entre le ponton à droite et la première bouée à gauche.
Coups de talons, coups de coudes, passages de mecs sur mes jambes,mon dos, j'ai la mauvaise impression d’être piégé dans un filet de thons qu'on remonte derrière un chalut, ça nage dans tous les sens, bizarre pour des mecs qui devraient pourtant tous aller dans la même direction. Je nage pas mal en « water polo » pour essayer de distinguer les bouées mais ne voit pas beaucoup plus loin que les quelques mètres devant moi, des bras, l'eau soulevée par les nageurs, les flashs sur la rive droite mais pas vraiment l'implantation du parcours. A ce moment là, ma nage est loin d'être propre et l'énergie déployée à m'extirper de la nasse m'essouffle, je me dis que ça ira mieux après la première bouée, on va patienter.
Le ponton arrivé très vite en effet, malgré le chahut, je profite de ce passage ou le son des spectateurs et leur masse est hyper motivante, on oublie un moment la bazars dans lequel on est, l'esprit s'évade, en lévitation au dessus de la masse des nageurs, paf, encore une tarte, l'esprit réintègre finalement très rapidement mon cerveau, au passage de boire une tasse assez copieuse de la bonne eau du lac, je n'avais pas prévu ce point de ravitaillement, passons.
Seulement 300m sont effectués et le sourire à quitté mon visage. Je me demande de quoi sera fait la suite de la course en restant malgré tout positif, les 3,8Km ne dureront pas une éternité, on va essayer de s'économiser un max. pour attaquer la partie vélo le plus frais possible.
Une respiration plus loin, dans le ciel, une lueur intense, rouge. Ce que je prends d'abord pour un hélico. Est en fait une fusée parachute, elle est belle, tout le lac se retrouve noyé de cette lumière, l'eau, sur chaque bord de chaque clapot reflète la belle couleur. Un lac de sang, c'est là dedans que nous nageons, rorquals des îles Féroé un jour de lâcher de cons qui continuent chaque année à massacrer des milliers de ces animaux !
Ça oblique sévère à droite pour aller chercher la bouée des 500m, toujours très dense.....la bouée du demi-tour n'est pas visible, le camion de pompiers sur la digue et son gyrophare sont par contre bien visibles, on vas caler là dessus. J'arrive enfin à placer des mouvements complets sans avoir à les couper sur le dos du mec d'à coté, je nage comme ça un petit moment avant de me rendre compte que je suis en fait complètement trop à droite, grrrr, aller, on va se faire une raison, il semblerait que ma partie natation d'aujourd'hui ne soit pas la meilleure qui soit, on va prendre notre mal en patience et se concentrer pour limiter la casse. La bouée du demi-tour est là, ça tarte toujours, un mouvement de ciseaux, aï, crampe derrière la cuisse gauche, mince, là, je m'y attendais vraiment pas, on reprend en crawl et on se calme.....arrive la fin du premier tour, ça tourne, mouvement de ciseaux, et paf, crampe au mollet droit, bon....il semblerait que rien n'aille plus, qu'est ce que c'est, je n'ai jamais de crampes en nageant, le stress ?
Le jour commence à pointer son nez et les lueurs de quelques rayons de soleil sont de bonne augure et illuminent les sommets autour, c'est la magie d'Embrun. Enfin, la densité des nageurs diminue, le demi tour du deuxième tour arrive, avec lui, on sait que la sortie de l'eau n'est plus très loin et je me projette dans les gestes de la transition à venir. Je suis un moment la ligne d'eau tirée entre les dernières bouées, ça à le mérite d'aller droit, un bateau bleu est à gauche, à la même vitesse que le groupe de nageurs qui m'entoure, ça donne un sentiment positif, celui d'avancer.
Le son des hauts parleur se fait plus présent, malgré les bouchons dans les oreilles et le bruissement de l'eau quand on nage. Je sais que la sortie est éminente, je me prépare à retrouver la position debout, accélérant le mouvement de battement des jambes, j’espère que les crampes ne vont pas durer, on sait qu'elles peuvent repartir aussi vite qu'elles sont arrivées, on sait aussi qu'elle peuvent ne pas nous lâcher, quel sera mon sort ?
Plus que quelques dizaines de mètres, le public est hyper dense sur la rive, massé derrière les barrières, ça fait beaucoup de bruit, je continu d'avancer, le gravier du fond du lac soudain apparaît, il est temps de se lever sur ses pieds, je sens le fond, mais encore trop loin pour marcher, je reprend la nage sur quelques mètres encore, cette fois c'est bon. Je touche le sol, me redresse, commence une marche dans l'eau, de la main droite, cherche la sangle dans le dos pour l'ouverture de la combi. Tire sec dessus, quitte la manche gauche, sors sur la moquette bleue, commence à trottiner en désenfilant la manche droite, me retourne vers le chrono. Situé à gauche à la sortie de l'eau,1h05min23sec....un peu moins de deux minutes de plus que l'année passée, fallait s'y attendre, mais c'est peenut's, la course peut enfin commencer ! (place 275 au scratch, 144 Master M)
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